Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Discours menaçant de la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) à l’endroit de plusieurs partenaires du réseau de l’éducation, tensions importantes au caucus des députés libéraux, le retard à déposer le projet de Loi promis par François Blais proposant une nouvelle gouvernance scolaire fait très mal au réseau de l’éducation. Pendant que le gouvernement tergiverse, les écoles ne disposent toujours pas des moyens de leurs ambitions pour la réussite scolaire des élèves du Québec.
La lettre du 20 novembre dernier adressée au ministre de l’Éducation dont il est question ce matin dans Le Devoir est sans équivoque. Quatre importants partenaires du réseau de l’éducation (la FQDE, l’AMDES, l’AQPDE et la FCPQ) dénoncent les propos déplorables de madame Josée Bouchard envers les gens qui ne pensent pas comme elle avec des menaces à peine voilées…
Le fait que le ministre de l’Éducation n’ait pas déposé à ce jour la législature attendue l’oblige à improviser dans le dossier des élections scolaires partielles avec le dépôt en catastrophe d’un projet de Loi pour les bloquer.
À qui sert ce retard à agir dans cet important dossier ?
Le lobby de la Fédération des commissions scolaires partisan du statut quo profite de la situation pour intensifier ses doléances auprès de certains députés du Parti libéral du Québec.
Pire encore, par les menaces de représailles envers des directions d’école et des parents, la présidente de la FCSQ essaie de faire taire ceux qui souhaitent du changement pour ramener plus de pouvoirs aux établissements scolaires.
Josée Bouchard a beau demander «Que fait le ministre François Blais?» par voie de communiqué, elle ne fera croire à personne que sa démarche ne vise autre chose que maintenir le plus longtemps possible le pouvoir des commissions scolaires et la centralisation en éducation.
Au moment où on entreprend le dernier droit de la session parlementaire à l’Assemblée nationale, c’est à se demander si François Blais a encore les coudées franches du Conseil des ministres dans son projet d’un gouvernance scolaire centrée sur les besoins de écoles.
Plus le temps avance, plus on se dit que le gouvernement qui s’est vanté d’une vraie décentralisation va accoucher d’une souris.
À ce moment, le gouvernement Couillard aura réussi à semer une profonde discorde dans le réseau de l’éducation, déjà en proie aux plus vives tensions, exacerbées par le manque de ressources dont il est grandement responsable.
Il y a un fort consensus social sur le fait que les budgets en éducation doivent se rapprocher des écoles. Le gouvernement est en train de manquer la fenêtre d’opportunités qui s’offre à lui, plombé par un lobby qui semble avoir encore beaucoup d’écoute du Parti libéral.
François Blais doit choisir son camp rapidement, s’il veut éviter de rejoindre son prédécesseur Yves Bolduc dans la catégorie des ministres de l’Éducation qui n’auront fait que passer…
N.B. Ce sujet a aussi fait l’objet de ma chronique ce matin sur les ondes de BLVD FM 102,1.
Mise à jour de fin de soirée: Les commissions scolaires présidées par des parents?, un article de Daphnée Dion-Viens qui laisse entendre que ça bouge. Enfin. Peut-être.
Mise à jour du 28 novembre : L’abolition des élections partielles reportée…
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