Je ne connais pas grand-chose au vélo. À la course de vélo, je veux dire. J’ai eu ma première automobile à 21 ans parce que le cycliste en moi était totalement comblé dans ces années universitaires où c’était plus naturel de pédaler que de s’asseoir derrière un volant.
Depuis ce temps, je suis le Tour de France, à cette période-ci de l’année où je ralentis le rythme et où le divertissement prend le dessus sur les choses sérieuses… Je dois dire que je suivais parce que cette année, je ne suis plus. Ce matin, Foglia explique parfaitement pourquoi rien de va plus:
«On dit que la dope est en train de tuer le Tour de France. Qu’il crève. Ça fait 15 ans que le Tour est sourd, aveugle et pute. Surtout ça: pute. Le Tour n’arrête pas depuis 15 ans d’être en état de crise, sa légende mise à mal, son mythe ridiculisé, et comment réagit-il? Il réagit la main sur le coeur: nous allons nettoyer notre cour, on ne laissera plus rien passer. C’est en cela que le Tour est une pute. Ce n’est pas le vélo qu’il essaie de sauver. C’est son cirque, l’entreprise Tour de France.»
C’est un jugement sévère. Je ne sais pas si le français moyen est encore fana du tour, mais ici, la course est en train de tout perdre le lustre qu’elle avait gagné. L’affaire Rasmussen assènera-t-elle le coup de grâce au Tour?
J’en ai bien peur…
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En ce qui me concerne, le dopage a malheureusement causé un dégoût de presque tout le sport professionnel, au point que j’ai totalement décroché. Pour un sportif qui était mordu de sports d’équipe et individuels, au point de passer des heures devant le petit écran à admirer les athlètes, le revirement est total.
Sans doute ai-je contribué au déclin par mon engouement. Tous les mouvements de foule attirent forcément les rapaces qui flairent un coup d’argent, lequel finit inévitablement par atteindre les athlètes.
Ça ne s’améliore pas en ce 24 juillet, «Vinokourov positif, Astana quitte le tour». Le Kazak était en 23e position après la 15e étape…
Ben, ‘garde donc ça ! Je m’apprêtais justement à écrire là-dessus ce soir, après avoir passé la journée sur mon terrain à différentes bricoles… Alors à plus ! 😉
(J’ajouterai donc un lien à mon billet, celui qui conduit ici à ton message.)
Je sais qu’un de vos «domaines» de prédilection c’est l’éducation et tout ce qui s’y rattache de près ou de loin. Le sport a certainement une valeur éducative n’est-ce pas ? Moi je pense que oui. Donc un «petit» commentaire plus sur le sport en général que sur le cyclisme en particulier. Lorsqu’en 1968, aux jeux olympiques de Mexico les trois coureurs (dont John Carlos qui, je pense, est venu joué au football à Montréal) ont levé leurs poings gantés de noir pour affirmer l’émergence dominante du «Black Power» dans le sport, ils venaient d’installer de manière définitive la POLITIQUE dans le sport (avec Hitler et Jesse Owens c’était déjà commencé). Puis en 1972 avec les jeux olympiques de Munich (outre les événements tragiques qu’on connaît), en regardant les performances et les épaules des nageuses de l’Allemagne de l’est, on a commencé à réfléchir entre sport AMATEUR et sport PROFESSIONNEL, ces nageuses entretenues par l’état n’étaient peut-être pas si amateurs que cela. Finalement, avec le temps on a aboli cette distinction hypocrite entre les deux statuts et on a eu des «Dreams Teams». Enfin, en 1984 avec les jeux olympiques de Los Angeles, on a vu que L’ARGENT avait une place prépondérante dans le sport. Honnêtement, pensez-vous qu’avec l’argent, le «professionnalisme» exacerbée (j’entends par là, la fin d’avoir un physique d’exception pour un athlète et qui se justifie par TOUS les moyens pour l’obtenir) et la politique dans le décor, le «Sport» est sain ? Je vous laisse votre réponse. Quand au dopage, tant qu’il n’y aura plus une simple couronne de lauriers à gagner et n’ayant pas plus de valeur que les lauriers eux-mêmes, je doute qu’on puisse l’éliminer un jour. En passant, même les bolides de formule F1 (du métal !) sont dopés et que dire de certains ordinateurs !! Excusez-la !
En cette soirée où M. Rasmussen a fini par craquer et a quitté le tour, vos propos M. Bigué nous tracent un portrait de situation très juste. Je me désole moi aussi que la fin justifie à ce point les moyens dans le domaine du sport. Au Québec, jusque dans les sports scolaires parfois même, cette «valeur» tient le haut du pavé et parvient à dégoûter le plus fervent des amateurs.
François disait plus haut que lui – et nous tous – avons contribué «au déclin par mon [notre] engouement»; devrons-nous passer par une période désintéressement totale pour que le sport retrouve ses lettres de noblesse?
Par où commencer? Probablement par les endroits où l’argent coule à flot, certes, mais votre lien avec la politique me fait beaucoup réfléchir aussi… C’est à se demander avec l’arrivée prochaine des Jeux en Chine, si l’amateur de sport ne devrait pas commencer à militer en faveur d’un boycott de l’événement avec en perspective une volonté de mettre ça en faillite pour espérer repartir sur de meilleures bases?
Mon moral d’éducateur physique n’a jamais été aussi bas…