Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Lorsque le dossier des primes de départ des députés démissionnaires a pris de l’ampleur, le gouvernement Couillard a pris le taureau par les cornes. L’adoption du Projet de loi n°78 n’a pas tardé. Peut-on s’attendre au même traitement avec l’histoire de ces hauts fonctionnaires du club MED (employés de l’État « Mis En Disponibilité ») ?
Il le faudrait.
Le cynisme de la population alimenté par les traitements de faveur est déjà assez élevé, chaque fois qu’un de ces cas est révélé au public, on décroche un peu plus encore de la capacité de notre gouvernement d’agir en toute justice.
Aujourd’hui la Coalition avenir Québec a interpelé le nouveau président du conseil du Trésor Sam Hamad pour exiger « de remercier France Boucher ».
Une sortie facile puisque la CAQ n’a jamais été au pouvoir, donc n’a jamais eu à protéger une nomination partisane.
« Facile », mais néanmoins utile.
Les gens sont devenus complètement intolérants face à ce genre de situation et il ne faut pas que le silence médiatique puisse s’installer après que des faits de cette nature soient mis à jour.
Le prédécesseur de M. Hamad nous avait habitué à une certaine rapidité à répondre, dans ce genre de situation. Espérons du député de Louis-Hébert la même assiduité.
Je suis toujours surpris qu’on ne se retourne pas vers les syndicats quand une telle absurdité survient. Leur silence peut facilement passer pour une défense de l’indéfendable.
En se taisant, les dirigeants du syndicat ratent une bonne chance de prouver qu’ils en ont mare eux également de passer dans le tordeur de l’opinion publique quand « une avocate payée 180 000$… » (source) par année n’a même plus l’obligation de se présenter au boulot pour encaisser ce qu’elle considère être son salaire.
On pourra me dire que mon billet tire lui-aussi sur une cible facile à atteindre. Je l’admets.
Je souhaitais quand même ne pas laisser passer l’occasion de décrier ce phénomène dans le contexte où à chaque fois, on passe trop souvent à autre chose sans noter au passage qu’il y a un très fort consensus dans la population sur l’incohérence de protéger le statut d’employés(es) de la fonction publique qui sont rémunérés(es) malgré qu’ils (elles) n’occupent plus aucune fonction d’emplois.
Quelqu’un quelque part manque à ses responsabilités et n’est pas imputable.
D’un côté l’employé(e) est dans son droit et ce sont ceux qui gèrent les emplois dans la fonction publique qui sont coupables de tolérer le gaspillage.
De l’autre, il y a sûrement moyen de changer les règles du jeu conventionnées pour que cette situation ne puisse indûment se reproduire.
En se répétant qu’il faut dénoncer à chaque fois une telle situation, on en viendra peut-être à trouver quelqu’un au gouvernement pour se lever et agir.
Pour le moment, c’est la population du Québec qui est « perdante à vie » !
Mise à jour du 3 février: France Boucher est nommée présidente de la Commission des transports (source).
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