Je ne sais pas encore si on peut parler d’un débat, mais je passerai une heure demain en compagnie de Gilles Proulx et de Gérald Boutin entre 14 et 15 heures sur les ondes du 98,5 FM. Cette station de radio, le «FM parlé de Montréal», regroupe un tas de «vedettes» de la radio de Paul Arcand, en passant par Denise Bombardier, Paul Houde, Jean Lapierre et Patrice L’Écuyer. Une radio de grande écoute, donc…
M. Proulx se passe de présentation. Bacc. et Maîtrise en communication, c’est un pionnier de la radio. Photographe et grand voyageur, l’animateur du Journal du midi est un passionné d’histoire et un ardent défenseur d’un français parlé et écrit de grande qualité. M. Boutin quant à lui, est prof au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal. Il intervient souvent dans les médias sur l’éducation en général et la réforme scolaire en particulier. Je considère que M. Boutin est un critique insistant face au renouveau pédagogique. Je citerai deux passages qui pourraient être caractéristiques de ses prises de position:
- «De trop nombreux décideurs ministériels et conseillers en tout genre agissent comme s’ils ignoraient que la machine s’emballe, que les enseignants et les parents n’en peuvent plus d’être ballottés dans tous les sens- notamment en ce qui concerne les bulletins de leurs enfants – et qu’enfin les difficultés scolaires se multiplient et perdurent en dépit de la réforme mise en place au primaire depuis plusieurs années. Le risque est grand, alors, que leur obstination conduise tout simplement à la destruction du système scolaire actuel, plutôt qu’à son amélioration.(source)»
- «Toute réforme apporte avec elle son lot de tension et d’inquiétude que les novateurs auraient intérêt à prendre en compte. La plupart du temps, les résistances naissent bien davantage des maladresses des novateurs, qui sont trop souvent portées à vouloir donner l’impression qu’ils ont trouvé la pierre philosophale, que du refus de changer des personnes concernées.(source)»
Le fait que les citations de M. Boutin ait été puisées à même le site «Stoppons la reforme» évoque assez bien la façon dont sont souvent récupérés les propos de M. Boutin. J’aurai peut-être l’occasion de lui demander où il se situe actuellement. Quant à moi, la recherchiste de l’émission m’a rejoint dû au rôle que j’ai joué dans le site «Jasons réforme». Le thème de notre «débat» (c’est le mot employé par la dame qui m’a contacté) est: «Doit-on développer les compétences plutôt que le savoir?»
J’imagine facilement que l’exercice sera ardu puisqu’on part d’une prémisse qui oppose «connaissances» et «compétences». On verra…
L’émission peut-être écoutée en direct sur Internet à partir du site du 98,5 FM.
À suivre…
Mise à jour de fin de soirée: On ne peut pas dire qu’il y ait vraiment eu débat. Des pépins techniques ont empêché Montréal de joindre Québec les premières quinze minutes ce qui donne une première demie-heure où M. Boutin et moi avons parlé l’un après l’autre. Dans la deuxième partie de l’émission, des intervenants de l’extérieur ont pu exprimé des points de vue et nous avons commenté. M. Proulx avait son propre agenda; il voulait parler d’augmentation du temps à l’école, de l’enseignement de l’histoire et est revenu souvent avec la question de savoir si on pouvait en avoir plus pour «les taxes qu’on paye»… Les échanges ont été cordiaux et on a peu parlé du sujet annoncé, finalement. Vous pourrez juger par vous même en écoutant le fichier «mp3» d’une durée de 38 minutes, sans les pubs (35 Mo).
Tags: "Administration scolaire"
Bonjour Mario !
Je peux t’assurer que M. Boutin est un véritable gentleman. L’un des bons profs que j’aie eu quand j’ai fait mon bac en enseignement, il y a fort longtemps. Il a fait partie des grands précurseurs, avec Georgette Goupil, de l’intégration des élèves handicapés en milieu régulier et de la mise en place de programmes de stimulations précoces auprès des clientèles à risque.
Tu le salueras de ma part…
Le Neuf
Bonjour Mario,
« Le fait que les citations de M. Boutin ait été puisées à même le site «Stoppons la reforme» évoque assez bien la façon dont sont souvent récupérés les propos de M. Boutin. »
Ce n’est pas de la simple récupération. À moins que M. Boutin ait modifié substantiellement sa position depuis lors, il a écrit, en collaboration avec Louise Julien, un livre en 2000 « L’obsession des compétences » où il se positionne de manière très, très critique face à la réforme.
http://www.uqam.ca/nouvelles/2000/00-077.htm
Par ailleurs, tiré de cyberpresse en date du 17 octobre 2006:
« «Être cultivé, c’est analyser et choisir en toute connaissance de cause», a dit hier le conférencier Gérald Boutin, directeur du Bureau de la formation pratique à l’UQAM.
Le coauteur de L’obsession des compétences est défavorable à la réforme. «Pourquoi a-t-on si peur des connaissances?» a-t-il demandé. M. Boutin a rappelé l’importance des apprentissages fondamentaux, soit «lire, écrire et compter».
«L’enfant ne peut pas tout apprendre par lui-même.» Selon M. Boutin, le professeur est un «transmetteur» et non un «accompagnateur». Et il trouve dommage que les enseignants et les universitaires québécois aient peu leur mot à dire sur la réforme. »
Cette information te permettra sans doute de savoir dès maintenant où loge M. Boutin concernant la réforme.
Ce qui ne l’empêche certainement pas d’être un parfait gentleman par ailleurs.
Je ne suis pas allé à Montréal. Nous avons discuté sans se voir puisque j’étais dans les studios de Corus à Québec. Par contre, j’ai bien senti que M. Boutin était un gentilhomme, effectivement. Je n’ai pas pu le saluer de votre part Michel…
Je ne me faisais pas d’illusion sur les positions de M. Boutin par rapport à la réforme. Je savais qu’il était plutôt contre, mais j’étais quand même curieux de l’entendre. Je crois que l’utilisation du mot «récupéré» ne traduisait pas bien ce que je voulais dire. Je te comprends André d’avoir senti le besoin de me situer, car je laissais presqu’entendre que «Stoppons la réforme» utilisait ses écrits «malgré lui», ce qui n’est manifestement pas le cas.
Je ne sais trop pourquoi, mais j’ai l’impression qu’en se reparlant, on pourrait adoucir beaucoup la distance qui sépare nos positions sur le renouveau tel qu’il se vit actuellement. J’ai toujours été «pour» qu’on évalue l’impact des changements et je crois que M. Boutin pourrait être d’accord avec le fait qu’on veuille que les jeunes sachent comment agir avec ce qu’ils apprennent à l’école. Je me berce peut-être d’illusion?
J’aimerais bien reprendre cette conversation avec lui.
Ça aurait pu être pire avec Gilles Proulx. Il a, par contre, toujours cette fâcheuse tendance à ne pas respecter son propre thème d’émission.En personne, il s’agit d’un individu charmeur et un brin manipulateur.
Les impressions que vous éprouvez à la suite de ce débat sont assez similaires à celles que j’ai connues lors de mes différentes interventions dans les médias.
Bravo Mario!
J’ai écouté un bout de l’émission en reprise durant la soirée. J’ai bien aimé tes exemples d’utilisation des TI dans un cadre éducatif. Notamment, celui qui parlait de l’aide que les TI peuvent apporter aux institutions en régions éloignés. T’es fort mon Mario…
J’ai déjà entendu Gilles parler de religion, mais je suis aussi persuadé qu’il ne connaît pas la Bible, Parole de Dieu. Il a beaucoup de savoirs sur ses voyages, mais pour son voyage à la fin de sa vie, est-ce qu’il connaît sa destination? Non, parce que pour le savoir il faut lire la Bible en commençant à jean3;3 @ 36.Rom 10;9. Connaître sa destination est très facile avec le Salut de Jésus.
Dites, pensez, prenez réflexion sur ce gars, M. Proulx dit vraiment ce qui ne tourne pas rond que ce soit sur d’autres pays, sur le Québec, sur divers problèmes qui trainent en longueur, cet homme qui malheureusement n’est pas un homme d’État, ferait avancer les choses en un moment de dix ou quinze ans et aurait mon appui à 100%, pensez-y bien, le Québec avec le recul qu’il connait depuis 80 ou 100 ans sortirait de sa torpeur pour s’installer, au minimum, au même pied des autres provinces au Canada!