Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
La relâche parlementaire n’a pas permis à tous les ministres du gouvernement Couillard de se dégager de l’actualité politique. Le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx a sûrement pu lui, prendre un peu de recul puisque cette semaine, le féminisme, le mariage religieux (et ce qu’il n’est pas) et la réunion des premiers ministres à Vancouver ont capté toute l’attention.
Une semaine très peu relâchée où selon Denise Bombardier, Philippe Couillard a même dû désavouer deux membres de son gouvernement.
Reste que certains intervenants en éducation ont fait comme les élèves de la commission scolaire des Hautes-Rivières en Montérégie et ont gardé un oeil sur leur travail.
La Fédération québécoise des directions d’établissement (FQDE) était de ceux-ci. Elle a rappelé via un gazouillis bien placé qu’elle tient en haute estime le projet de Loi qui vise à réformer la gouvernance scolaire…
Marie boucher et la gouvernance de proximité dans les écoles du Qc. Un principe mis de l'avant dans le PL86 https://t.co/somqThEXox
— FQDE (@FQDE) 3 mars 2016
On a tendance à sous-estimer l’importance de la prise de position des directions des écoles publiques du Québec qui se sont montrées plutôt en faveur du projet de Loi 86, jusqu’à maintenant (FQDE, AMDES, AQPDE).
Le tweet de la FQDE aura peut-être attiré l’attention du ministre Proulx sur une notion qui a beaucoup inspiré l’Ontario dans sa lutte contre le décrochage : le leadership par le milieu.
L’Association canadienne d’éducation a récemment publié une recension des recherches de la FQDE sur la « gouvernance de proximité » des établissements scolaires et il faut lire au bas de la page jusqu’à quel point on tient au projet de loi actuellement sur la table.
« Le projet de loi 86 modifiant l’organisation et la gouvernance des commissions scolaires en vue de rapprocher l’école des lieux de décision et d’assurer la présence des parents au sein de l’instance décisionnelle de la commission scolaire déposé le 4 décembre dernier au Québec, rejoint, à plusieurs niveaux, les grands principes présentés dans l’étude menée par la FQDE sur la gouvernance scolaire en 2013-2014. »
Nul doute que les directions d’école s’appliqueront en commission parlementaire à faire valoir comment « le leadership par le milieu » pourrait avoir un impact aussi important qu’en Ontario sur la réussite scolaire : « Par exemple, selon l’optique d’une commission scolaire, les écoles représentent le milieu. Et, selon l’optique intrascolaire et communautaire, les enseignants, les élèves et les familles constituent le milieu. (…) Le leadership par le milieu représente une façon de pensée nouvelle et puissante, qui nous libère des modèles désuets et limités qui dépendent de la pensée descendante du haut vers le bas, comparativement à la pensée ascendante, du bas vers le haut. Il libère une masse plus nombreuse de gens qui peuvent participer au changement pertinent du système et, ultimement, être responsables des changements qu’ils créent ensemble ».
Et si on découvrait dans les prochaines semaines que le ministre Proulx marchait bras dessus bras dessous, avec les directions d’école du Québec ?
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