Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Qu’il décide ou pas d’exclure la Russie des Jeux de Rio 2016, le Comité international olympique (CIO) risque de ternir de manière importante l’image de marque du Mouvement olympique.
Certains diront que le CIO n’en est pas à sa première crise, mais celle-ci semble plus importante que les autres, à quinze jours de l’ouverture des prochains Jeux olympiques d’été.
C’est que l’Agence mondiale antidopage (AMA) a demandé récemment au CIO le bannissement de tous les athlètes russes des compétitions, « les autorités russes [ayant] mis en place un système de tricherie, le tout avec le consentement des hauts responsables du gouvernement et l’aide des services secrets ».
Hier sur les ondes de BLVD 102,1 FM, l’ex président de l’AMA et principal artisan de la lutte contre le dopage des athlètes Dick Pound affirmait que le « CIO doit exclure l’équipe russe ».
Ne croyant pas à l’éclatement du mouvement olympique en Russie parce que la décision est fondée sur des faits (le Rapport McLaren), le Canadien ayant déjà occupé la fonction de vice-président du Comité International Olympique (1987 à 1991 / 1996 à 2000) est persuadé qu’il n’est pas trop tard pour prendre cette difficile décision.
Pourtant, le CIO a repoussé sa décision et attend plutôt celle du Tribunal arbitral du sport (TAS). Ce sursis s’expliquerait « par des contraintes légales », « le droit à la justice individuelle » des sportifs étant aussi en cause (source).
Pendant l’attente (« d’ici sept jours »), le Comité olympique russe (COR) vient de dévoiler sa « liste des 387 sportifs sélectionnés pour les Jeux olympiques de Rio ». La Russie ne donne pas l’air d’un pays qui envisage facilement son retrait des Jeux.
Il y a donc un affrontement en vue et on se relance la balle de part et d’autre.
Quelques athlètes ont pris position dont certains à Québec qui croient « qu’il faut bannir la Russie des Jeux ».
On pourrait déduire de quelques recherches sur le sujet que certaines fédérations sportives internationales cherchent une alternative pour les athlètes russes. Au Devoir, on peut lire que « les fédérations des sports olympiques d’été ont fait savoir qu’elles ne sont pas en faveur de l’exclusion pure et simple de l’ensemble de l’équipe russe, préférant composer avec chaque cas sur une base individuelle ».
S’ils participent aux Jeux, on imagine qu’en montant sur le podium certains athlètes russes s’exposent à se faire huer/siffler en pleine cérémonie de remise de médailles.
En se montrant ferme, le CIO enverrait un message fort que le dopage n’est plus considéré comme une offense parmi tant d’autres.
En refusant de décider du sort de la Russie le CIO s’expose peut-être au pire : se mettre tout le monde à dos.
Oubliez les tribulations à propos du virus Zika ou celles entourant les difficultés du Brésil confronté à une foule de problèmes dans la présentation des compétitions.
Tout le focus est mis sur la partie de tennis de table Olympique.
Et dans cette partie, les athlètes russes semblent faire office de balle.
Mise à jour du lendemain: « Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté l’appel du Comité olympique russe (ROC) et des 68 athlètes qui demandaient à participer aux jeux Olympiques de Rio après avoir été suspendus par la Fédération internationale (IAAF). »
Mise à jour du 24 juillet: « La Russie ne sera pas bannie des Jeux olympiques de Rio »
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