Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».
Le moins qu’on puisse dire est que les chauffeurs de taxi n’ont plus les deux mains sur le volant de leur industrie et c’est très bien ainsi…
L’arrivée d’un nouveau joueur qui ne voit pas le transport à la demande des personnes comme avant a forcé l’industrie du taxi à s’adapter, mais ça semble tellement se faire à reculons.
Comme l’a si bien dit le maire de Québec récemment : « On ne diminuera pas le nombre d’événements à Québec pour s’ajuster à l’industrie du taxi, ça doit être l’inverse » (source).
Avec l’arrivée de l’alternative UBERx, nous ne sommes plus obligés d’accepter les conditions fixés par une industrie qui vieillit mal. Prenons le cas du Centre Vidéotron… sitôt proposée, l’imposition d’un tarif fixe de 25$ à la sortie du Centre Vidéotron a été repoussée énergiquement par le maire Labeaume.
À raison.
Le pire c’est qu’il existait une entente entre les chauffeurs de taxi et la Ville de Québec. Elle ne date pas de Mathusalem, on parle d’un « engagement solennel envers nos concitoyens » des chauffeurs qui date du mois de mai dernier qui visait spécifiquement les soirs de grands événements à Québec.
Cette entente a été très vite bafouée.
Je m’inquiète cependant de la suite des évènements.
Dans le contexte où on a pris un sérieux retard sur la nature d’un projet pilote qui encadrerait UBERx et dans celui de l’adoption de la Loi 100 en juin dernier, le nouveau ministre des Transports ne donne pas beaucoup de signes qu’il sait où on s’en va.
Même la rencontre d’hier avec le maire de Québec – devenu pro UBERx – n’a pas permis d’en savoir davantage, si ce n’est que Laurent Lessard « ouvrait la porte à des discussions franches » (source).
Est-ce que ça veut dire que les discussions n’ont pas été franches depuis 70 jours ?
La réaction de Guy Chevrette (porte-parole du Comité de concertation de l’industrie du taxi) n’a rien de très rassurant. Après avoir déclaré voilà quelques jours que « l’industrie du taxi a compris et est prête à changer », hier il parlait d’un « risque réel et imminent que nous perdions le contrôle de nos troupes » (source).
Entre la perte de contrôle de l’industrie du taxi et celle du comportement des chauffeurs, il y a une marge. Si ces propos laissent entendre qu’il pourrait y avoir des débordements et de la violence, ça ne regarde pas bien du tout.
Déjà qu’on soit au moins une révolution en retard au Québec, il est déplorable de ne pas pouvoir compter sur des législateurs démontrant de la vision.
À Québec, l’industrie du taxi est sur une mauvaise pente si elle croit pouvoir menacer la paix social des citoyens pour récupérer le contrôle.
M. Chevrette aurait intérêt à rapidement calmer ses troupes. À moins que ce ne soit lui-même qui ait à se calmer ?
De son côté, le nouveau ministre des Transports doit livrer un projet pilote qui montre une réelle ouverture puisque le marché du transport à la demande sera dorénavant en constante évolution !
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