Je chronique à la radio sur les ondes de BLVD 102,1 FM depuis plus d’un an. J’interviens de temps à autres à l’émission du matin et depuis septembre, je dispose d’un rendez-vous régulier le vendredi après-midi. Bien que le répertoire de mes interventions est disponible, je réalise que trop souvent je n’ai pas l’occasion de mettre en valeur les multiples sources que je consulte pour bien documenter le contenu de ce que je raconte.
La chronique de cette semaine qui touche trois sujets est un très bon exemple…
Décès tragique de Raphaël Bussières
Je ne répèterai pas ce que j’ai mentionné dans ma chronique. Je suis très troublé depuis que j’appris par le Journal les malheureux évènements qui ont touché un de mes anciens élèves. Au mauvais endroit au mauvais moment, croisant le chemin d’un individu qui a un lourd passé judiciaire, je pense constamment à la douleur que doive ressentir ses parents. Perdre ainsi un enfant qui a la vie devant lui à vingt ans est complètement surréaliste.
Je lisais ce matin quelques nouvelles fraîches entourant les circonstances du décès survenu la fin de semaine dernière. Je suis de tout coeur avec les parents qui encouragent et supportent les rêves de leurs jeunes adultes en quête d’aventures. Je connais bien cette réalité, deux de mes garçons ont fait des séjours à l’étranger et un troisième semble vouloir suivre leur exemple.
J’en discutais justement avec la mère de Raphaël tout dernièrement et tout semblait bien se passer à Victoria. Et puis cette nouvelle. Ouf!
On sait tous qu’il y a des risques, mais on ne veut pas y penser. Le bonheur de nos enfants est incompatible avec l’envie de les retenir en dessous de nos jupes. Ils doivent voler de leurs propres ailes et c’est ce que Raphaël faisait.
J’offre mes sincères condoléances aux parents, aux trois soeurs de Raphaël, à toute la famille et aux nombreux amis de celui qui était rempli de talents.
Vingt millions pour lutter contre l’analphabétisme
La sortie du ministre de l’Éducation au terme de la vaste consultation menée sur la réussite éducative est représentative d’un des rares consensus, actuellement: «L’analphabétisme ronge nos priorités sociales et économiques, c’est un frein à notre prospérité» (source).
En ce sens, les sommes d’argent consenties à la lutte contre ce fléau sont légitimes.
Le gouvernement semble avoir compris l’importance d’intervenir tôt auprès des enfants, mais on ne saura qu’au printemps 2017 – trois ans après avoir été élu – dans quelle direction précise il choisira de se diriger. La pression est drôlement forte en éducation compte tenu des nombreux changements de ministre et du peu de résultats obtenus dans la lutte au décrochage…
Le taux réel de diplomation au Qc (qualifications soustraites) après 7 années- global : 72,5%, gars: 66% , filles: 80%.
— Egide Royer (@EgideRoyer) 2 décembre 2016
Le taux de diplomation des élèves handicapés ou en difficulté est de 28% après 7 années au secondaire. Silence… jusqu'à maintenant.
— Egide Royer (@EgideRoyer) 1 décembre 2016
J’ai mentionné dans ma chronique l’excellente performance de la Fédération des comités de parents du Québec et je n’ai pas été le seul à constater qu’ils étaient bien préparés.
Excellente présentation de la Fédération des comités de parents -indépendance du protecteur de l'élève et réforme en adaptation scolaire.
— Egide Royer (@EgideRoyer) 2 décembre 2016
Le ministre lui-même a mentionné que l’idée de la « ligne téléphonique Allo-Parents » découlait d’une demande des parents.
Il demeure que je suis inquiet pour la suite des évènements. On le constate avec les annonces dans le domaine de la justice et pour les CHSLD, les décisions d’investir vont au rythme des crises dans l’actualité.
En éducation, même si un fort consensus existe pour ce qui est de ramener le pouvoir le plus près possible de la classe, l’inertie de plusieurs lobbies garde intact les privilèges des commissions scolaires.
Dans ce contexte, il faut craindre la charge de plusieurs intervenants contre le principe des maternelles quatre ans offertes à tous (pas obligatoires), celui de l’existence d’un Ordre professionnel pour les enseignantes et les enseignants ou pour une foule d’autres mesures structurantes.
En cette fin de mandat, le gouvernement semble devenu réactif, il manque de courage quand vient le temps d’innover.
Il préfère trop souvent intervenir quand il y a une crise, plutôt qu’agir en amont.
Pourtant, le ministre sait que le leadership ne viendra pas de ceux qui bénéficient du système actuel.
Il est à espérer que la politique sur la réussite éducative du ministre à paraitre ce printemps prochain sera courageuse.
Les Québécois ont la bosse des mathématiques
En France, la publication des résultats de l’enquête TIMSS 2015 a fait grand bruit (1, 2, 3, 4), mais au Québec très peu de personnes ont relevé la bonne performance des jeunes de 10 et 14 ans au test international en mathématiques et en science (1, 2).
On doit se réjouir du fait que les élèves du Québec améliorent encore en 2015 (6e enquête) leur performance puisqu’ils augmentent leurs résultats de 2011, dernière fois où cette enquête avait été réalisée dans une soixantaine de pays. En 4e année du primaire donc, les meilleurs élèves en mathématiques viennent de Singapour (618 points), de Hong Kong (615 points) et de la Corée (608 points). Les jeunes Canadiens ont des résultats au-dessus de la moyenne des pays où l’enquête a été menée (511 points) et les jeunes Québécois à 536 points sont tout près du top 20.
C’est encore mieux en 2e secondaire. À peu près les mêmes pays sont en tête de liste avec des résultats au-dessus des 660 points, le Canada est au 8e rang (527 points) et le Québec avec 543 points obtiendrait le 6e rang… juste un peu en haut de la Russie.
En sciences (525 points, la moyenne canadienne en 4e année est 530 – Canada 526), le Québec obtient également un très bon score. Le Japon arrive dans le peloton de tête.
Il y a tout de même une ombre au tableau: « le Québec n’a pas satisfait aux lignes directrices relatives aux taux de participation de l’échantillon, puisque le taux global de participation au Québec est bas (58 %), alors que dans la majorité des pays il est supérieur à 90 % » (source).
Ajouts: En 2011, le ministère de l’Éducation a publié une analyse des résultats obtenus par les élèves du Québec. Récemment, des représentants de TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) et de l’Association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire étaient de passage à Québec.
Tags: "Administration scolaire" "La vie la vie en société" BLVD