Aux expériences de direction d’écoles se sont ajoutées depuis 2005 celles liées à mon rôle de consultant. Au sein des conseils d’administration dont j’ai fait partie autant que dans les équipes de direction où j’assume actuellement un leadership, je constate que certaines clés ont tendance à ouvrir plusieurs portes. L’une d’elles se nomme la reconnaissance par les pairs.
Un « pair », c’est un collègue qui présente un certain nombre de caractéristiques communes avec soi. Puisque nous sommes des êtres multidimensionnels, on comprend que ce n’est pas toujours simple de reconnaitre ceux autour de nous qui nous ressemblent au point d’être considérés en tant que « collègues ».
C’était plus simple quand j’occupais la fonction de « directeur/trice d’école ». « Mes pairs » occupaient la même fonction que la mienne. Je note d’ailleurs que j’ai cessé d’occuper cette fonction en juillet 2005 et qu’au moment d’écrire ce billet en décembre 2016 (11 ans et demi plus tard), j’ai encore tendance à considérer que je conserve des réflexes de « direction d’école ». Bref, je m’identifie encore beaucoup aux gens qui occupent cette fonction…
Comme je le racontais plus haut, ma vie professionnelle m’a porté vers d’autres horizons et je considère maintenant qu’il est plus compliqué que jamais auparavant de trouver « des pairs » qui mènent le genre de vie qui est la mienne.
Ça ne pose pas véritablement un problème puisque à l’âge que j’ai, je m’accommode facilement de la situation. J’y vois même plusieurs avantages…
J’ai non seulement conscience d’être bien entouré et de faire partie de plusieurs réseaux, mais surtout je partage des objectifs qu’ont en commun un très grand nombre de personnes. En ce sens, c’est comme si j’avais multiplié les collègues.
L’éducation au sens large, la gouvernance, l’innovation et l’entrepreneuriat ont toujours constitué mes secteurs d’intervention. En ayant ajouté le véhicule de la politique active à celui de ma pratique professionnelle, on comprend mieux que je me sens partie prenante de plusieurs équipes de travail.
À l’Institut de gouvernance numérique par exemple, j’oeuvre avec d’autres collègues qui ont eux-mêmes développé des appartenances politiques avec d’autres formations ce qui fait de notre organisation un lieu très politisé, mais aucunement partisan.
Dans chacun des mandats où je m’investis par l’entremise de Mario tout de go Inc, je suis soucieux de respecter la zone de confort des gens avec qui je travaille. En même temps, je me rends compte que le fait d’écrire, de chroniquer ou de bloguer m’aident beaucoup à situer ma perspective.
« Des pairs » – des gens avec qui je construis des solidarités – ils s’en trouvent également en dehors de ma famille politique et c’est très bien ainsi.
En ce sens, j’ai beaucoup aimé l’exercice conduit par La Presse récemment d’établir à la manière du magazine Maclean’s un scrutin non partisan ouvert à tous les députés du Québec. Une sorte de tableau d’honneur en est ressortie où le trois quarts d’entre eux ont participé au vote (source).
J’écoutais l’entrevue accordée par Simon Jolin-Barrette (député de Borduas) élu parlementaire de l’année ex æquo avec le ministre Gaétan Barrette et vedette montante de l’Assemblée nationale et je trouvais très rafraichissant qu’un jeune homme de 29 ans ait pu ainsi recevoir la reconnaissance de ses pairs.
Je félicite d’ailleurs tous ceux qui ont reçu des distinctions.
À une autre échelle, je me souviens au printemps de cette année que j’avais été très flatté d’avoir été sollicité pour l’écriture d’un texte visant à dégager des propositions pour une école inspirante dont la publication en juin avait été assez bien reçue.
Pour moi, ce genre de démarche constitue une forme de reconnaissance en provenance de gens qui sont soucieux de s’élever au-dessus de la partisannerie et à ce moment-ci de l’année où on est porté à faire le bilan des mois qui viennent de passer, je tenais à revenir sur cet exercice.
Je réalise combien c’est important de tisser des liens serrés avec les gens avec qui on collabore de très près. J’aime que cela puisse se faire en concomitance avec l’établissement de liens aussi forts avec des gens qu’on a moins l’occasion de croiser.
L’expérience de trente mois au Journal de Montréal / Québec s’est avérée très constructive autant pour rejoindre de nouveaux lecteurs que pour continuer à peaufiner ma réflexion sur certains enjeux. Je réalise depuis que j’ai quitté que j’avais besoin d’espacer quelque peu l’écriture consécutive à certains faits de l’actualité. C’est bien beau se doter rapidement d’une opinion sur des évènements qui surviennent, mais on réalise quand « la pression » de l’expliquer n’est plus là que ça représentait une charge de travail importante.
De mai 2014 à octobre 2016, j’ai écrit 656 textes en 893 jours. Ça représente une moyenne de plus de 5 billets par semaine. Je n’avais pas réalisé jusqu’à quel point j’avais été productif.
Pour l’année qui vient, je ne me donne pas d’objectif précis en terme de volume, mais j’aimerais bien continuer d’écrire dans la perspective de continuer à élargir les solidarités.
Je blogue depuis octobre 2002 et je sais qu’il me faut faire attention à ne pas écrire pour essayer de convaincre. J’ai souvent réalisé quand je me suis laissé aller dans cette mauvaise direction que je m’éloignais du bon sens.
La reconnaissance par les pairs est faite du même tissus.
Plus on la cherche, moins on la trouve.
Il faut plonger en soi, se remettre en questions souvent, rester proche de ses valeurs autant que de ses convictions pour demeurer sur la bonne piste tout en restant branché sur son prochain.
LP Maurice a mis le doigt sur une bonne formule à la fin de son texte écrit dans le cadre d’un exercice bien particulier qui consiste à s’écrire une lettre à son « alter ego qui entre dans sa vie adulte »…
« Ton bonheur passe par celui des gens autour de toi et il vient en aidant ta communauté. »
C’est la grâce que je me souhaite pour 2017.
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