«Ceux qui sont pour la méthode globale se trompent, ceux qui sont pour la méthode syllabique aussi. La lecture n’est pas de première importance. C’est l’écriture qui compte. Quand on commence à écrire, on commence à penser. Lire, c’est être au courant des idées des autres. Écrire, c’est construire sa propre pensée.»
Ça vient de Paul Le Bohec, un instituteur de 86 ans et auteur de «L’école réparatrice de destins». Je cherchais une citation pour introduire mon sujet… je ne pouvais trouver mieux pour illustrer l’importance de l’écriture.
C’est que j’ai dans mes signets depuis quelques jours un billet de Claudine Dionne qui témoigne de l’importance de «laisser les élèves écrire sur des sujets qui les passionnent» au lieu de les bourrer de devoirs de vocabulaire. Le témoignage d’un de ses élèves du C@HM est éloquent et confirme ce qu’un des étudiants de Vicki Davis avait à dire à propos du changement de rôle que l’enseignant doit considérer:
«A teacher should no longer be a transmitter of information, but a regulator of educational settings.»
D’un «edublogger» à l’autre, Will Richardson raconte quant à lui jusqu’à quel point écrire engage l’étudiant au coeur de ses apprentissages. Il rapporte les paroles de Justin Reich, un doctorant de Harvard qui ajoute qu’écrire sur le Web lie les jeunes avec leurs réseaux:
«Or, we can embrace the writing that students do every day, help them learn to use their social networking tools to create learning networks, and ultimately show them how the best elements of their informal communication can lead them to success in their formal writing.»
Tant qu’à faire dans la citation ce soir, terminons avec celle-ci rapportée par Gilles Jobin:
Tout cela résonne avec les « histoires de vie », il me semble !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_vie
Tout ceci est très vrai. Écrire c’est offrir une tranche de vie sur papier peu importe le sujet qu’on s’y apprête.
Avec le recul on peut apercevoir les approches qu’on a utilisées, les structures, les angles qui revient à définir nos qualités et notre personne.
Lors de mon voyage de plusieurs mois en Europe, j’ai écris à chaque jour dans un journal. Ça m’a permis de rationnaliser, de comprendre et surtout d’apprécier. Sans compter les majestueux souvenirs que j’ai en le relisant.
Une des plus grandes leçon d’écriture que j’ai eu a été au secondaire où tous nos profs nous demandaient : « Décrivez vos vacances… », « Écrivez une nouvelle… ». Bref rien de palpitant, cependant notre professeur de français nous est arrivé avec un thème « Est-ce que le bonheur est l’absence de quête du bonheur ».
L’écriture dans l’éducation doit prendre une place importante, elle permet d’analyser, de comprendre, de structurer, de s’exprimer le tout en pratiquant la langue dans laquelle on écrit.
Il me semble que la même chose peut être écrite sur l’ensemble des supports multimédia. Ecrire des sons, des images, des films…
Comment comprendre l’audiovisuel sans jamais réaliser des produits audiovisuels ?
Mais pour passer à l’écriture, il faut s’autoriser. Si tant de personnes ne passent pas à l’écriture, c’est parce qu’on leur a appris que l’on n’avait le droit d’écrire que des choses « parfaites » et « intéressantes »…
Bruno Devauchelle