J’étais invité cette semaine à agir comme conférencier au 43e congrès international annuel de l’Institut des troubles d’apprentissage, ayant pour thème « défis dans le monde de demain ».
La programmation de l’évènement qui se tenait à Montréal du 21 au 23 mars a captivé les quelques 1 400 participants et c’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai pu apporter ma contribution dans la section « Les grandes rencontres de l’Institut TA ».
En quelques lignes voici un résumé de mes propos et les liens à suivre pour en savoir davantage.
Mon allocution a surtout pris la forme d’un témoignage plutôt que celui d’un exposé didactique. Je n’ai employé aucun support visuel, si ce n’est l’utilisation d’un topo télévisuel issu d’un bulletin de nouvelles produit pas ICI Radio-Canada Québec. J’y reviendrai…
J’ai d’abord tracé les grandes lignes de mon parcours professionnel en tant que directeur d’école. Ayant oeuvré pendant une quinzaine d’années dans deux établissements privés offrant les services de résidence scolaire au secondaire (Collège du Mont-Sainte-Anne et Collège Rivier) de 1983 à 1998, je voulais préciser que mes débuts dans le milieu de l’éducation m’avait confronté à un registre très varié d’appétits d’apprenants. Autrement dit, j’ai eu à encadrer des élèves dont la motivation à apprendre était à vitesse variable, ce qui m’a obligé à apprendre à utiliser des stratégies variées pour faire face aux nombreux défis que pouvaient représenter chaque élève. Dans plusieurs situations, je pourrais dire que je suis entré dans le vaste monde des troubles d’apprentissage par la porte des troubles de comportement.
J’ai bien entendu été frappé par la facilité à apprendre de plusieurs élèves, mais c’est avec ceux qui avaient réussi à « mettre des cadenas » sur leur tendance naturelle à apprendre que j’ai le plus travaillé, à cette époque. Ma rencontre avec Jeannine Guindon s’est avérée l’une des plus marquantes de mon parcours pour réussir à « ouvrir ces cadenas » dont je parlais et agir plus efficacement sur un trouble d’apprentissage.
Je ne suis pas un spécialiste des troubles d’apprentissage, mais avec mes élèves du temps, j’ai appris à composer plusieurs solutions gagnantes et surtout, développer la conviction que tout était possible, même dans des conditions où le trouble était sévère.
Quand je suis arrivé à l’Institut Saint-Joseph en août 1998 pour diriger cette école offrant du préscolaire et du primaire à plus de 400 élèves, j’étais mieux formé pour intervenir et imaginer des solutions qui sortent des sentiers battus. Ceux qui fréquentent ce carnet depuis 2002 savent que la suite des évènements est plutôt bien documentée par l’entremise des traces laissées au fil du temps.
Je me suis employé dans mon intervention à décrire comment l’utilisation du numérique et des mécanismes de la publication Web m’avait fait découvrir un puissant levier pour apprendre.
J’ai traité de différenciation pédagogique et de la tendance lourde à la personnalisation des apprentissages qui caractérisait notre époque sans sous-estimer les difficultés que cela pouvait représenter dans notre mode actuel de gouvernance des écoles en particulier et de l’éducation en général.
Depuis que j’ai quitté la direction d’écoles, j’ai oeuvré dans 400 / 500 projets où on utilisait le numérique, Internet ou les médias sociaux pour faire apprendre. Dans mon intervention j’ai attiré l’attention des gens présents sur des exemples de publication Web qui avaient représenté des manifestions spectaculaires de transformation chez des jeunes (Martha Payne, Maria Aragon, etc.) dans le but de montrer qu’on peut réaliser tous ses rêves maintenant que chacun peut devenir producteur de contenu et peut-être même parfois, son propre média.
De manière plus spécifique au thème de mon intervention, j’ai présenté sommairement l’exemple du projet de l’École Sacré-Coeur, Le Placoteux, un journal Web qui fait « vivre des réussites éducatives en français à ses élèves d’adaptation scolaire ». Voici un extrait récent de ce qu’on en disait au magazine l’École branchée:
« Faire vivre des réussites éducatives en français à ses élèves d’adaptation scolaire, voilà le pari qu’a fait Élaine Camirand, enseignante à l’école primaire du Grand Sacré-Coeur (Commission scolaire Rouyn-Noranda) lorsqu’elle a proposé à sa classe de réaliser un journal Web et de le diffuser à l’ensemble de l’école et de la communauté. Dans notre classe en adaptation scolaire de l’école primaire à la Commission scolaire Rouyn-Noranda, nous avons des élèves qui vivent au quotidien avec des troubles graves de l’apprentissage. Ces troubles de l’apprentissage sont méconnus des autres élèves de l’école, par certains membres du personnel ou par la communauté et peut marginaliser toutes les personnes ayant un trouble d’apprentissage. La prémisse du journal Web était de diminuer la marginalisation des élèves vivant avec des troubles graves de l’apprentissage. Nous étions convaincus qu’en informant et en sensibilisant les gens aux différents troubles d’apprentissage avec lesquels doivent composer les enfants de notre classe, nous pourrions contribuer à réduire ce phénomène de marginalisation. »
J’ai aussi utilisé l’exemple de Kim Auclair pour démontrer comment l’utilisation du numérique pouvait propulser vers l’avant une personne très déterminée. Ce topo est très éloquent, en ce sens…
Un autre exemple vient du côté du blogue de Julie Philippon, « une #mamanprof, une fille ordinaire qui vit des choses extraordinaires malgré les aléas de la vie ».
J’aurais aussi aimé parler de cet article « Enseigner à un élève autiste par le biais de la technologie ou par le biais d’un intervenant? », mais j’ai manqué de temps.
J’ai terminé mon intervention en racontant comment j’avais été impressionné par ma visite voilà quelques année à l’École Jacques-Ouellette de Longueuil, « la seule école québécoise spécialisée en déficience visuelle ». L’utilisation des technologies est au centre de l’offre de services de milieu très stimulant.
On n’a pas fini d’explorer les multiples possibilités offertes par l’utilisation du numérique pour faire face aux troubles d’apprentissage. Le meilleur est à venir!
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