Coup d’éclat aujourd’hui dans la campagne électorale sur le sujet de l’éducation: Mario Dumont sort sur la défense des sapins de Noël en classe…
«Les gens qui ont pensé ce cours-là, c’est le même monde qui se battent par tous les moyens détournés pour qu’il n’y ait plus d’arbres de Noël dans les classes.»
Le cours, c’est celui d’éthique et de culture religieuse qui a fait l’objet d’une large consultation en mai 2007. Quelques parents (j’ai déjà lu qu’ils représentaient 1%, selon des données au MELS) ont demandé que leur enfant soit exempté malgré le battage médiatique important accordé à ce sujet.
Si cette question est une des priorités de l’ADQ en éducation, je comprends pourquoi le sujet des commissions scolaires est disparu du paysage après avoir fait l’objet d’une motion de blâme à la même date l’an dernier; les sapins de Noël, c’est pas mal plus populaire auprès des gens et ça fait des belles phrases punch…
La lutte de l’ADQ contre ce programme est un gros pari; à part consolider la base de son électorat, je ne vois pas le gain à faire pour Mario Dumont… à moins que la population soit assez dupe pour croire qu’en défendant la cause des sapins de Noël, Mario Dumont a ainsi une réponse au problème du décrochage scolaire ou de l’éducation aux valeurs dans nos écoles. Je serais bien surpris!
«Un bateau qui prend l’eau» disait aujourd’hui un membre de l’exécutif national du parti?
Ajout: Reçu par l’intermédiaire d’un lien sur Twitter, un article paru au Devoir en décembre 2007 qui complète bien le topo de l’oportunisme identitaire.
Mise à jour du lendemain soir: Lu sur le site de Radio-Canada… «Jointe au téléphone par la télévision de Radio-Canada, une porte-parole de l’ADQ n’a pas pu donner un seul exemple d’arbre de Noël qui aurait été enlevé d’une école au Québec.» Aurait-on voulu nous passer un sapin, hier, à l’ADQ? Pour ce qui est de l’utilisation d’Internet, on peut aussi lire ce nouveau billet de mon cru dans lequel je raconte que sur ce sujet, l’ADQ semble également être en décalage avec la réalité, «Obamienne», dans ce cas-ci.
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Cet attachement aux sapins de Noël s’explique peut-être par le fait qu’on a déjà vu Mario Dumont en sauveur du Québec? Il n’y a décidément pas d’âge pour être un vieux politicien.
Le symbole de l’arbre de Noël est très bien choisi, car il n’est pas religieux. Il représente la tradition au Québec et c’est exactement à quoi ce cours ECR s’attaque dans nos écoles.
De même que les religions du judaïsme et islamisme sont en fait des livres d’histoire nationale, d’origine des Juifs et des Arabes. On enseigne donc l’histoire et tradition des Juifs et des Arabes dans un cours où on évacue l’histoire, l’origine et tradition des Québécois.
Pire, dans les cours d’histoire du Québec on enseigne à nos jeunes Québécois que leurs grand-pères et arrière-grand-pères étaient des racistes et des antisémites, minant ainsi leur fierté envers leur descendance. Ces accusations ne sont pourtant que des mensonges, car les faits montrent tout le contraire
C’est un cours horrible et perfide, concu essentiellement pour attaquer la fibre identitaire des enfants Québécois. C’est de la politique contre les enfants Québécois.
C’est en effet l’avantage d’avoir l’ADQ sur le terrain, car sa proximité avec les gens ordinaires leur donne une voix qu’ils n’auraient pas autrement.
L’ADQ n’a pas menné à la Commission B-T, car cette commission fut créée conjointement par le PQ et le PLQ afin de fuir et détourner le problème qui est toujours là.
Je suis d’accord avec Dumont de le retirer du primaire. Au secondaire, par contre, il est utile si les élèves ont le courage de contredire ses abbérations et mensonges. Ce devient alors un excellent outil d’éducation. C’est en plein ce que nous faisons moi et mon fils.
M. Dumont s’est associé aux Bérets Blancs dans le topo à Radio-Canada et les gens du journal Vers demain étaient aussi cités dans Cyberpresse.
Je regrette, mais l’ADQ en fait une affaire religieuse M. Tremblay. En s’associant à ce qu’il y a de plus fondamentaliste (au niveau religieux), M. Dumont ne fera pas beaucoup de gains politiques. Il visait la fibre nationaliste et identitaire, mais il risque d’atteindre l’extrémisme religieux. Il a utilisé le sapin comme il a utilisé Pâques… Il en fait une affaire de multiculturalisme à la Trudeau aussi; il tire dans tous les sens, ça devient pathétique (voir cet article).
J’ai travaillé assez longtemps avec les communautés religieuses pour connaître ces questions. Tout comme eux (les communaués), je me méfie souverainement de la récupération que les fondamentalistes peuvent faire d’une critique laïque. M. Dumont se met le nez dans ça, parce qu’il est dans ses derniers retranchements pour tenter de nous refaire le coup du «je-suis-le-seul-à-défendre-les-valeurs-québécoise».
Je lui reconnais du mérite à vouloir jouer les chevaliers de la sauvegarde identitaire, mais en le faisant sur le dos de la laïcité, il est certain de conduire son cheval de bataille religieux dans la foulée de ceux qui lui feront le plus de tort même s’il s’en dissocie en passant. Quand ces gens-là te collent à la peau, ils ne te lâchent plus!
Rigueur, rigueur, rigueur nous disait un certain animateur lors d’une soirée électorale.
Ref: M. Dumont s’est associé aux Bérets Blancs dans le topo à Radio-Canada et les gens du journal Vers demain étaient aussi cités dans Cyberpresse.
Or, on peut lire sur le site nouvelles de la SRC (et je l’ai aussi entendu à la rédio avec citation audio de Mario Dumont):
Dans la foule se trouvaient aussi des représentants d’un groupe non invité: les Pèlerins de Saint-Michel (ou Bérets blancs). Ce mouvement catholique fondamentaliste milite pour un retour de l’Église dans les écoles.
« Ils perdent leur temps à l’ADQ, ils seraient mieux de fonder leur propre parti », a déclaré Mario Dumont, en excluant un retour à un système scolaire confessionnel.
http://elections.radio-canada.ca/elections/quebec2008/2008/11/09/011-dumont-cours-religion.shtml
Avouez que nous sommes loin d’une association avec les disciples de feu Gilberte Côté-Mercier.
« M. Dumont s’est associé aux Bérets Blancs dans le topo à Radio-Canada et les gens du journal Vers demain étaient aussi cités dans Cyberpresse. »(Mario Asselin)
Ça c’est l’image que les médias vous donnent.
La vétité est que non seulement toutes les communautés religieuses sont contre cet instrument idéologique étatique mais aussi le mouvement laïque du Québec, beaucoup de citoyens sans affiliation et de plus en plus d’enseignants.
Michel… tu cherches à me prendre en défaut maintenant?
Je ne dis pas que M. Dumont VOULAIT s’associer avec eux, je dis qu’il va l’être, malgré les précautions qu’il voudrait prendre.
Je crois que le groupe qui l’accompagnait officiellement était plutôt celui de la Coalition pour la Liberté en Éducation, un organisme défendant le droit à la liberté de choix d’une éducation religieuse conforme aux valeurs et convictions des parents & non imposée par l’État.
Remarque que c’est bien correct aussi que tu viennes me reprendre quand j’erre 😉
La faiblesse de cette coalition (CLE) est qu’elle ne défend que le droit à un enseignement religieux et une exemption du cours religieux étatique qu’est le ECR.
Ce n’est donc pas la défense de la liberté de choix, car les laïques se verront toujours imposés le cours ECR.
Les laïques ont aussi des valeurs qui sont incompatibles avec cette religion d’état.
Selon moi, la religion n’a plus sa place dans les écoles, que ce soit avec un enseignement religieux comme on le connaissait ou par l’ECR. Cet enseignement devrait se faire dans le privé (lire ici la famille) et par les communautés religieuses, comme ça se fait ailleurs.
Pour ce qui est du sapin de Noël, il faut se rappeler qu’il a permis à des soldats en plein guerre à Noël 1914 de faire une trêve. Les allemands avaient planté un sapin illuminé sur leurs tranchées (la tradition du sapin vient d’Allemagne) et avaient entonné des chants traditionnels. Les soldats français et britanniques, d’abord incrédules, se sont joints aux célébrations après avoir négocié un cessé-le-feu temporaire.
C’est quand même un puissant symbole qui dépasse maintenant la religion selon moi. La question est maintenant de savoir s’il a sa place dans une institution qui se veut laïque.
L’arbre de Noël n’est pas religieux. Il est de tradition païenne. Il est en fait le symbole qui est à l’origine du mythe de la graine vierge qui se transforme en résurrection. Il est le symbole idéal pour la célébration de l’écologie.
Il est surtout un symbole national québécois, puisque le tout premier arbre de Noël en amérique fut installé à Montréal pat un officier Allemand au 19e sciècle.
C’est donc un symbole national Québécois de grande importance et très représentatif de nos valeurs près de la terre, du pays.
C’est moi (et Michèle Ouimet de La Presse) ou ce lien avec les Bérets blancs pourrait lui coller à la peau quelque temps?
Cette Michèle Ouimet, à l’évidence, dit ce qui lui passe par la tête. Rien dans son texte ne colle aux faits.
J’ai fouillé rigoureusement la provenance, la chronologie, les acteurs et le contenu de cette réforme et le cours ECR et cette Ouimet invente à mesure qu’elle écrit.
Dumont a aussitôt nier tous liens avec les Bérêts Blancs qui étaient là sans invitation.
Celà ne réhabilite pas les autres groupes radicaux avec lesquels il entretient des liens, mais on dirait que les journalistes évitent ceux là comme s’ils se connaissaient depuis longtemps et avaient comme un pacte de « non ingérence ».
Les Bérêts Blancs étaient plus « innofensifs ».
M. Tremblay,
Je viens de lire le texte de Mme Ouimet et je comprends mal votre commentaire.
1- Vous écrivez : « Dumont a aussitôt nier tous liens avec les Bérêts Blancs qui étaient là sans invitation. »
Mme Ouimet ne fait nulle part dans son texte une affirmation concernant un lien formel entre Mario Dumont et les Bérêts Blanc. Elle écrit seulement : « Lundi, des Bérets blancs, des ultras catholiques, ont applaudi M. Dumont. À sa place, j’aurais été gêné. »
Pour les applaudissements, c’est rigoureusement exact. Pour ce qui d’être gêné, ça, ça regarde Mme. Ouimet.
2- Vous écrivez également : « Cette Michèle Ouimet, à l’évidence, dit ce qui lui passe par la tête. Rien dans son texte ne colle aux faits. »
Or, Mme Ouimet écrit :
A- « La laïcisation des écoles a suivi un long processus. En 1998, les commissions scolaires ont perdu leur statut religieux pour devenir linguistiques. C’est Pauline Marois qui a mené cette délicate opération.
Or, à ma connaissance, c’est exact.
B- « Deux ans plus tard, les écoles sont devenues laïques. Dans l’indifférence générale. En septembre, le dernier jalon a été posé: la religion a été remplacée par un cours d’éthique et de culture religieuse. »
Encore exact pour ce que j’en sais.
C- « En 2004, le Comité sur les affaires religieuses, composé, entre autres, de parents et de théologiens, a recommandé au gouvernement d’instaurer un programme où l’élève apprend l’histoire des religions en dehors de tout prosélytisme. »
Encore là, bien qu’ici je sois moins sûr de ma mémoire, c’est également exact.
Je ne vois vraiment pas ce qui cloche sur le plan factuel avec le texte de Mme Ouimet.
Avez-vous d’autres explications ou des informations que je n’ai pas?
Assez d’accord avec toi André. Et voici que s’ajoute la voix de Marissal maintenant… Et lui aussi parle des Bérets blancs!
« Lundi, des Bérets blancs, des ultras catholiques, ont applaudi M. Dumont. À sa place, j’aurais été gêné. »
C’est pourtant clair. Elle sous-entend qu’il ne fut pas gêné. Il le fut.
« Deux ans plus tard, les écoles sont devenues laïques. Dans l’indifférence générale. En septembre, le dernier jalon a été posé: la religion a été remplacée par un cours d’éthique et de culture religieuse. »
Bein voyons. Il y a plein d’écoles confessionelles et elles sont subventionnées par l’État à 60%. Elles ne sont pas laïques, voyons. La culture religieuse n’est pas un remplacement à la religion, voyons. C’est maintenant l’État qui enseigne la religion. Et il n’y a pas eu d’indiférence générale. Le rapport Inchauspé (1997) fut accueilli très favorablement par tous, puis Mme Marois le remania légèrement quelques mois après. En 2000 il était sur les tablettes, à l’insu de tous, et un nouvelle réforme fut imposée.
« En 2004, le Comité sur les affaires religieuses, composé, entre autres, de parents et de théologiens, a recommandé au gouvernement d’instaurer un programme où l’élève apprend l’histoire des religions en dehors de tout prosélytisme. »
Encore là, un sous entendu, car il n’y a eu aucune suite à cette proposition.
Et nos écoles ne sont pas devenues laïques.
Les écoles publiques ont été déconfessionalisées. Ce n’est pas du tout la même chose.
C’est cette déconfessionalisation qui faisait concensus.
Elle n’a été appliquée qu’au publique et un cours non-laïque de culture religieuse fut imposé sans possibilité d’option.
C’est un retrait de la liberté de conscience et de liberté d’expression. La charte a effectivement été modifiée à cette fin.
Bonjour, je suis une maman d’un jeune au secondaire. Je trouve vos réflexions et commentaires très pertinentes et utiles.
Je voudrais, personnellement, si le cadre de vos discussions le permet, vous posez une question concrète: Mon garçon s’est vu retirer ses livres et cahiers, vendredi, juste avant de quitter l’école, dans la zone des «casiers» des élèves. Sans explication de la part de sa tuteure. Et ça en sachant qu’il va avoir des examens à faire lundi. Il devait remettre des travaux dans le cadre d’un échéancier précis. Il devait le terminer en fin de semaine et le remettre lundi, de même qu’étudier en vue des examens. Pouvez-vous me donner une explication, une piste: est-ce que cela est «normal», réglementaire, cela se fait-il dans nos écoles et tout le monde trouve ça normal. Ou bien alors, je ne comprends plus rien? De ma place à moi ce que l’on peut voir c’est qu’on essaye de l’empêcher à respecter son échéancier et le faire sortir de l’école.
Merci à l’avance.
Je ne sais pas ou trouver de l’aide.
Flora
Il s’agit d’une façon de faire qui m’est assez inconnue. Mon réflexe (si un de mes garçons arrivait de l’école avec ce récit), serait d’en savoir plus sur ce qui s’est passé en amont. Je l’écouterais me raconter sa journée et j’essayerais de parler à un ou des copains pour avoir d’autres détails.
De deux choses l’une:
– ou l’école a une intention que votre fils ne voit pas (ou ne veut pas voir);
– ou les faits qu’il vous rapportent ne sont pas complets.
Avant de croire à un complot venant de l’école, il vous faut absolument essayer d’avoir plus d’information…
@ Flora,
Il n’est pas déraisonnable de présumer de la bonne foi de l’école.
Aussi, je vous donnerais le même conseil que Mario, madame. Commencez par contacter l’école et demandez à connaître les motifs et le contexte de l’intervention.