Si j’en avais besoin, j’en ai eu la preuve cette semaine… On nous propose une accréditation en tant que blogueur parce qu’on souhaite s’adresser à ceux qui nous lisent. Point barre!
Si j’ai pensé pendant un certain temps qu’il nous fallait travailler sur des critères pour se donner un maximum de crédibilité en situation d’accréditation, le récent billet de Bruno Boutot a fini de me convaincre que je possédais déjà «les clefs du royaume»:
«C’est tout. Ça suffit. C’est fini. Vous avez les clefs: un historique, des références, des chiffres, et de la politesse. Encore une fois, si vous rejoignez un public que veulent rejoindre les organisateurs de conférences de presse (y compris politiques) vous allez être invités partout. Pas de secret, pas de mystères, pas d’organisme qui vous donne une bénédiction magique. C’est simple: c’est de la mécanique de communications.»
Personne n’a semblé douter cette semaine chez Infopresse de la pertinence de Mario tout de go, au moment de me choisir, parmi tous les journalistes et blogueurs présents, pour rencontrer Malcolm Gladwel. Dans le fond, ce que je comprends du message de Bruno, c’est que c’est la façon dont on blogue au quotidien qui témoigne de la qualité de notre démarche. Surtout, on peut bien se demander si nous sommes des journalistes?, comme le font les gens de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) qui sont réunis en congrès en fin de semaine, mais là n’est plus la question. Tout blogueur qui a «un historique, des références, des chiffres de fréquentation (et de multiplication si on peut montrer qu’on est lu et repris par des sites et des médias)» peut intéresser les organisations de toutes sortes qui ont des messages à passer. «Depuis combien de temps vous existez, qui d’autre parle de vous, quel public vous rejoignez?», ce sont là «des lettres de créance» que nous devons documenter bien davantage que la déontologie qui pourrait être une fleur dans le tapis bien davantage qu’un gage assurant la plus grande transparence du blogueur-reporter.
Je reste attaché aux critères que nous avons discutés, mais j’ai fini de croire qu’ils nous serviront de passeport au moment d’obtenir les accréditations, lorsque souhaitées.
Je vais suivre la piste proposée par Bruno, car c’est comme cela que fonctionne «la mécanique de communications». Peut-être vais-je investir un peu de temps, aussi, à mieux documenter les caractéristiques de mon audience.
Quant aux journalistes, il est bien vrai que le métier a changé. Je le maintiens, je ne suis pas journaliste, je blogue. Mais si je peux être utile dans la dynamique du «droit inaliénable du public à l’information», je veux bien collaborer…
N.B. Ah oui, j’oubliais… Je continue d’écrire pour moi, juste pour moi. Je ne suis pas en train de dire que je vais écrire pour un quelconque lectorat, même si ce dernier me permet d’avoir accès à des lieux/personnes dont je n’aurais pas accès, autrement. J’apprécie le dialogue ici, je le souhaite grandissant, mais avant tout, c’est l’aspect «carnet de bord» qui m’organise, me ramasse et me permet une analyse réflexive, que je recherche!
N.N.B. Merci au Cercle des étudiants en journalisme de l’Université de Montréal pour leur excellente couverture du congrès de la FPJQ sur Twitter.
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Méfions nous des journalistes qu’on accréditent (embedding). Encore plus des blogueurs qu’on accrédideraient.
Si vous pouvez me nommer un vrai reporter, celui qui rapporte les faits sans les manipuler, dites-le moi s.v.p.
Je ne m’en fait pas trop avec les journalistes qui refusent de citer les blogueurs anonymes comme moi, mais je sais qu’ils nous lisent. De plus, il serait éthiquement incorrect d’utiliser votre matériel surtout dans votre situation.
Je blogue donc je suis, je suis lu donc j’existe… Finalement c’est assez simple.
Comme je l’ai déjà écrit (1) :
« Le petit déclic, l’étincelle qui fait démarrer votre blogue, elle surgit au sein de l’expérience du blogue. De contact avec son auteur. Au commencement était le Blogue, et le Blogue était de son Auteur, et la Blogue était son Auteur. C’est la la première loi immuable du blogue selon St-Grenouille-Dans-La-Vallée. Un blogue est son auteur. On écrit pas un blogue de manière objective. On peut tenter de le faire, mais ce blogue sera sans âme, sans lecteurs et sans intérêt. »
Et c’est probablement là la grande (perception) de différence entre un « Journaliste » et un « Blogueur », le premier détient son autorité cognitive de par le média qui l’embauche (et par ses écrits ensuite), le second que par ses écrits (et par ses relais ensuite). Mais la Vrai Vie étant ce qu’elle est tout le monde est entre les deux pôles, personne exactement au milieu, personne non plus à la toute extrémité…
1. http://www.afroginthevalley.com/fr/bloguer-pour-se-definir/
C’est une bien belle conversation que celle là, merci à tous ceux qui y réfléchissent en public, ça c’est commun à tous dans cette sphère de l’écrit comme média.
J’ai déjà dit sur le blogue de Bruno Boutot que j’étais tout à fait d’accord avec ce qu’il a écrit. D’autant plus d’accord que j’étais de l’autre côté de la clôture à tenter de rejoindre les journalistes pouvant répercuter au maximum notre message jusqu’à tout récemment. J’ajoute cependant que ce n’est pas la profession de journaliste qui est en cause. Il nous faut des journalistes capables de déterrer et contextualiser l’information que les organisations préféreraient ne pas voir sortir. Que la FPJQ se penche sur cette mission essentielle des journalistes et qu’ils cessent donc de vouloir distinguer le qui du qui assiste aux conférences de presse.
Ce n’est pas tout d’abord la compétence, mais le lectorat qui les intéresse. Et comme le lectorat ne vient pas toujours avec la compétence…
Mécanique de communications? Non, logique de marché, M. Asselin.
Quand je pratiquais ce métier, c’était ou je publiais qui comptait le plus. La couverture. L’espace obtenu.
« J’apprécie le dialogue ici, je le souhaite grandissant, mais avant tout, c’est l’aspect «carnet de bord» qui m’organise, me ramasse et me permet une analyse réflexive, que je recherche! » Ton nota bene me rassure un peu… Tout ce bla-bla sur le statut du blogueur ne mène nulle part tant c’est un être multiple.
L’économiste français Bernard Girard a une formule que j’aime bien pour décrire les blogues: « Les blogs sont une bonne manière d’afficher ses opinions mais aussi, et peut-être même surtout, de les construire. C’est ce qui m’a donné envie de construire celui-ci. »
J’aime bien ce Bernard Girard 😉