Deux exemples de jeunes adolescents qui s’affirment et qui font avancer intelligemment leur point de vue en une heure… J’aime ça!
D’abord, blogués par Michelle Blanc, les propos de Felix Genest, quatorze ans, qui réagit au même billet qui a fait réagir quantité de blogueurs. J’avais vu passer certains de ses «twittes» qui rapportaient qu’il lui avait fallu attendre plusieurs heures pour que soit publié son commentaire (problèmes techniques, semble-t-il), mais il fallait patienter, le meilleur était à venir…
«Vous n’êtes pas un blogueur d’âme, ça paraît… À l’école secondaire De Rochebelle, là où j’étudie présentement, on a notre portail de blogues. Les carnets de De Rochebelle, c’est au moins mille pages toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Et devinez quoi? On a tous un code de déontologie! [0-1-2-3-4-5-6-7-…]»
Bon… c’est certain que c’est plus facile d’aimer ce qu’il écrit quand on a la même opinion que lui, mais ça ne lui enlève pas le mérite d’avoir mis son grain de sel dans cette conversation «entre adultes» avec autant d’aplomb!
Je descends dîner et en ouvrant le journal… je tombe sur un ancien élève, Arnaud Asselin-Bissonnette qui a entrepris une série de démarches avec quelques copains pour sauver la patinoire de leur quartier:
«Depuis trois semaines, lui et ses amis ont mené toute une croisade. De la radio aux journaux en passant par leur conseil d’arrondissement, ils ont fait entendre leur message jusqu’aux oreilles des décideurs.» (source)
Et les décideurs ont changé d’avis. J’avais vu passer ce billet d’un conseiller du district voisin de celui d’Arnaud. Puis, lundi au conseil municipal devant lequel Arnaud a plaidé les arguments du groupe, le Maire a tranché. Même le chroniqueur du Journal de Québec est ravi:
«Après quatre campagnes électorales en quelques mois, après des crises politiques purement artificielles dans les microcosmes des parlements, orchestrées par des politiciens déconnectés des attentes de ceux qui les y ont élus, l’exploit d’Arnaud me réconcilie avec les affaires publiques. Oui, il est encore possible de gagner sur la machine administrative, en se mobilisant et en ameutant la communauté. Oui, il est possible d’amener des politiciens à bouger et à domestiquer la bête, ne serait-ce que par orgueil et pour sauver leur image publique.»
On peut dire ce qu’on veut des jeunes, mais leur montrer comment s’affirmer au lieu de les laisser sombrer dans la révolte et la violence me paraît être un sapré bon coup. Bravo aux jeunes, à leurs parents et aux enseignants qui ne sont sans doute pas étrangers à cette façon de participer aux débats publics sur Internet et dans l’agora des autres lieux de pouvoir.
Je l’écris souvent… J’ai confiance dans toute cette belle jeunesse qui me semble apprendre bien mieux que nous, adultes, que c’est dans l’apprentissage des échanges de points de vue divergents que se trouve le progrès. Ils sont loin d’avoir toujours raison; mais la seule façon de le savoir, c’est d’écouter leurs arguments et de les convaincre, s’il y a lieu, qu’ils sont mieux de revenir avec meilleurs!
P.S. Au cas où Arnaud passerait par ici… Un gros merci Arnaud (et les autres). Vous avez sauvé la patinoire de l’école Saint-Claude, celle de mon enfance où j’ai moi-même appris à patiner 😉
Tags: "...à ce qui me fait plaisir" "La vie la vie en société" "Pédagogie et nouvelles technologies" Partageons le savoir
Heureusement… « l’instruction publique vise aussi à former des citoyens incommodes »!
Source: http://www.projetsdedalus.net/carnets/index.php?post/2008/12/16/Le-cynisme-des-chiens
Merci pour ces exemples Mario.
Merci aussi à Félix, Arnaud et les autres…
J’y pense Clément… Je viens de compléter à ta demande une série de réponses à des questions que je viens de te faire parvenir par courriel. Je ne sais pas si on peut publier ça (les raisons qui ont motivé Clément à m’expédier ce questionnaire) en ce moment, alors je m’excuse pour les lecteurs si ça reste vague…
Mais à la question «Pourquoi avez-vous choisi Québec pour réaliser vos projets?», j’aurais pu ajouter «parce que c’est une ville où il peut s’y passer des choses du type de l’aventure de Arnaud et de ses copains» 🙂
Bonjour M. Asselin!
Bien heureuse de vous retrouver… eh oui! mon Arnaud (et c’est la maman fière qui parle!) a réussi ce que peu de gens croyaient possible… faire tourner le paquebot, changer le cap, renverser une décision que les fonctionnaires de la ville qualifiaient de « définitive ». On a entendu des « jamais ils n’auront leur patinoire » dans les bureaux de l’arrondissement. Mais à force de ténacité, ils y sont parvenus!
Merci pour vos bons mots à son endroit, que je m’empresserai de lui transmettre.
En passant, Arnaud est maintenant en 5e année à l’École de l’Aventure, en football-études. J’y retrouve cet enseignement qui convient aux garçons… celui que nous avons connu à l’ISJ.
Merci encore pour ce que vous avez fait pour Cédric (4e secondaire…et maintenant élève modèle!!!) et Arnaud.
Marie-Josée
Je suis fort heureux de ce beau témoignage, de la part de Marie-Josée Asselin, à ton endroit Mario; cela me rappelle ton implication au Mont-Ste-Anne avec les jeunes (et particulièrement l’épisode du drapeau piétiné où tu avais pris le temps de faire prendre conscience aux jeunes de l’importance du respect (il s’agissait d’un match sportif entre francophones et anglophones).
Je te souhaite un joyeux Noël et salutation à ta petite famille.