«Quand une école se vide, c’est que les parents ne lui font plus confiance. C’est ce qui arrive à plusieurs écoles publiques. Alors que faire? Regagner la confiance des parents en leur offrant ce qu’ils veulent? Bien sûr que non. Pour stopper l’hémorragie, on y retiendra captifs enfants et parents en mettant l’école privée à un prix que les riches seulement pourront se payer. Une vraie mesure «progressiste» comme on les aime au Québec. (…) Dans les écoles publiques qui réussissent, que trouve-t-on invariablement? Des directeurs à poigne, de la discipline, des enseignants qui aiment leur métier, des parents qui s’occupent des enfants. Comme par hasard, on y livre souvent un combat quotidien contre les conventions collectives soviétiques, les bêtises des commissions scolaires et les théories fumeuses des intégristes de la psychopédagogie. Le cas de l’école Louis-Riel, située dans un quartier difficile, est demeuré célèbre. Tout le Québec d’aujourd’hui est dans ce débat. Chez nous, le réflexe premier est toujours de penser que pour aider les uns, il faut forcément réduire la liberté des autres. Moins fatigant, n’est-ce pas?»
Je n’ai pas l’habitude de publier des extraits aussi longs ici. On me le pardonnera cette fois…
Le billet complet est chez Joseph Facal.
Je me suis prononcé quelques fois sur le sujet (1, 2, 3, 4, et 5); me semble qu’on devrait passer à autre chose… Il y a tant à faire pour améliorer l’éducation autre que de déterrer à chaque fois la hache de guerre contre le financement public (qui à la hauteur de 60%) des écoles privées (donc semi-publique).
Facal va faire jaser avec cette chronique publiée aussi au J. de M.. Elle était nécessaire, dans les circonstances.
100% d’accord avec Facal. Sa recette est simple : «Des directeurs à poigne, de la discipline, des enseignants qui aiment leur métier, des parents qui s’occupent des enfants».
Remarquez que ça ne coûterait pas des millions additionnels. Ça prend de la volonté : de la part des directeurs, des professeurs et surtout : des parents! Un prof qui n’aime plus son métier ferait mieux de se recycler dans un autre métier.
Il y a trop de parents qui se fient sur l’école pour faire le travail d’éducation des enfants à leur place.
Facal réagissait à la conférence de presse de Réjean Parent. Nous sommes face à deux visions diamétralement opposées. Personnellement, je préfère l’approche de Parent. Il faut une approche globale à un problème global. Facal propose une approche populiste qui plaira à certains mais qui nous mènerait dans un cul-de-sac.
Je me permets de proposer un billet très intéressant, une réponse à celui de Facal, par le Prof masqué :
http://leprofesseurmasque.blogspot.com/2009/02/ecole-privee-quand-facal-rime-avec.html
@Renart Je viens d’aller poster un commentaire chez le prof masqué; il est en attente d’approbation. Je suis quand même stupéfait par cette hargne contre le privé dans le contexte de ce dossier du décrochage. Il y a un passage du texte du prof. masqué que je ne peux laisser passer et témoigne de sa grande méconnaissance du fonctionnement des écoles privées:
C’est tellement loin de la réalité cette affirmation…
J’ai été directeur au privé pendant une quinzaine d’années et je peux apporter au moins trois arguments qui montre que l’école privée est plus accessible qu’on le pense, en général:
Le privé compte sur un système de bourses (alimenté par les communautés religieuses et des mécènes) qui lui permettent d’admettre des gens qui ont très très peu de moyen, voir aucun. On parle ici de centaines de milliers de dollars et de milliers d’élèves, partout en province. Oui oui… même des gens qui reçoivent des chèques de l’assistance sociale. Dans les écoles que j’ai dirigées, on en comptait par dizaine.
Il y a une trentaine de pensionnats qui offrent des services qui ne sont pas offerts au public. Les services sociaux payent pour envoyer les jeunes là, parfois, pour éviter qu’ils se retrouvent en Centre d’accueil.
Il y a des écoles EHDAA au privé (une douzaine); bon nombre de ces écoles n’accepte que des élèves référés par les C.S.
Et si le privé faisait partie de la solution au lieu de constamment dire qu’il fait partie du problème? Et si on le finançait différemment? Une école privée sélectionne et n’accueille pas sa «cote-part» d’enfants en difficulté = elle n’obtient pas sa pleine subvention…
Je répète ce que j’ai écrit chez le prof masqué, tant que le privé servira d’excuse pour expliquer le décrochage, on n’avancera pas dans ce dossier.