Culture numérique des uns et des autres…

Lundi et mardi prochain, je participe à titre de consultant à la première de nombreuses formations offertes aux personnes-ressources dans leur commission scolaire qui accompagnent les enseignantes et les enseignants dans la mise en oeuvre du Projet Intégrateur. Je suis engagé avec l’équipe de la Direction des programmes et la nouvelle responsable du Récit national pour le PI dans une sorte de course contre la montre en fonction de la rentrée scolaire 2009-2010. Je suis en fin de mandat. Les enseignants débutent le leur… Il semble que les écoles soient nombreuses à avoir choisi de se préparer puisque les sessions regorgent d’inscriptions.
Ce cours de cinquième secondaire est un des premiers au secondaire à privilégier à un haut niveau l’usage des TIC au service des apprentissages; le concept de communauté est au centre de la dynamique de groupe à créer.
Nous avons constamment en tête, dans l’équipe, de vouloir consolider les bases de la formation continue au secondaire en accordant «une attention à l’intégration des savoirs, c’est-à-dire à la capacité d’établir des liens entre les connaissances et de les réorganiser»; quoi de mieux que les TIC comme outils pour ce faire.
Aussi, bien que je sois animé d’un grand sentiment de fierté pour le travail effectué jusqu’à maintenant, je sais que le vrai défi débute pour l’équipe de formateurs, les directions d’école, les Récit et les conseillers pédagogiques. Je viens de lire coup sur coup trois textes qui n’ont rien de réjouissant pour qui s’intéressent à la fracture entre les usages des jeunes et des enseignants au niveau de l’appropriation d’une culture numérique (voir l’origine de ce schéma ici et des précisions, là). Les trois textes:

• Leadership for Web2.0 in Education: Promise and Reality
• Students as ‘Free Agent Learners’
• End the University as We Know It

De fait, ce qui nous confronte le plus à la lecture de plusieurs références, enquêtes ou recherches, réside dans l’incapacité de l’école de permettre aux jeunes d’utiliser à l’intérieur des murs les outils qu’ils utilisent abondamment en dehors de l’école autant pour communiquer que pour apprendre…

«There continues to be a digital disconnect, shall we say, between the way students are learning and living outside of school and the way they’re interacting with technology inside of school, (…). In fact, students tell us that they have to power down to go to school, and then, at the end of the school day, they power back up again–a real disconnect in the way students are viewing technology from the adults in their educational lives.»(1)

Pendant ces journées de formation, nous allons tenter de se servir des TIC pour apprendre ensemble, entre adultes, avec les participants parce que nous croyons à la valeur ajoutée de ces outils. Déjà, il faut savoir que nous avons préparé les formations à l’aide de Google Documents, à distance, en asynchrone, ce qui constitue sûrement une première à la direction des programmes du MELS. Les concepteurs du programme expérimentent la richesse de cette expérience au contact des outils du Web collaboratif et c’est sans doute pour cette raison qu’ils persévèrent dans la volonté d’aménager des dispositifs les plus performants possible pour les futurs étudiants de cinquième secondaire au-delà des contraintes.

Dans l’esprit où les jeunes de quinze, seize ou dix-sept ans qui vivront le projet intégrateur au fil de ces prochaines années seront de plus en plus familiers avec les outils du Web 2.0, notre défi consiste à démontrer que les enjeux sont moins technologiques que culturels pour que la communauté d’apprentissage prenne forme. Construire ensemble… quel beau défi!

Souhaitons-nous bonnes chances!

Mise à jour du samedi soir: J’ai suivi sur Twitter aujourd’hui un directeur des TI (David Bill), qui participait à une conférence qui me paraissait super intéressante, «Learning in a Participatory Culture», au MIT, organisée par un organisme qui se préoccupe de littératie et de connectivisme. Il n’y avait pas que cet éducateur qui microbloguait l’événement comme en témoigne cette recherche de tag (#nml09). Ce soir, David publie un billet sur son blogue qui objective sa participation d’aujourd’hui, «A model for learning». Dans son billet, il rêve à un projet pour son école (Worcester Academy) qu’il nous partage sur un Google doc ouvert dans lequel il est question des modalités suivantes:

• Chaque étudiant disposerait d’un blogue scolaire
• Ce blogue serait configuré dans une logique de ePortfolio, qui consoliderait les situations d’écriture, les productions multimédias et les présentations de son parcours entier à l’académie; ça deviendrait le «centerpiece for his work, used as a resume for college applications»!
• Le travail se construirait en communauté à l’aide d’un réseau social, Buddypress

Inutile d’ajouter que j’ai échangé quelques gazouillis ce soir avec lui avant d’aller au lit (dont celui-ci en réponse à mon étonnement de la similitude de nos visions). Que de convergence avant de débuter nos formations au Projet Intégrateur!

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