Ma fin semaine est marquée par un nombre important de phrases profondes, lourdes de sens, dont j’ai le goût de garder la trace…
«Gilles Carles aura été mon professeur de désir.»
J’ai appris la mort d’un géant par l’entremise de Twitter samedi P.M. En écoutant une émission hommage diffusée à la radio de Radio-Canada, j’ai pris connaissance de toute l’estime que porte Carole Laure envers Gilles Carles. J’ai trouvé un texte sur le site Psychologies.com qui résume à peu près textuellement ce que j’ai entendu. J’aime beaucoup ce compliment axé sur le désir qui s’enseigne… et qui s’apprend:
«C’est aussi pendant ce tournage [“La Mort d’un bûcheron”] que j’ai appris l’essentiel de ce qui allait devenir mon métier. Gilles Carle, pédagogue exceptionnel, m’a tout montré en un film : comment jouer, comment filmer, comment monter. Il a aussi été un professeur de désir : tout le temps en état de désir, à vouloir créer, inventer, ressentir, communiquer. Je trouvais ça tellement beau que je m’en suis inspirée… Il m’a donné confiance en moi.»
«La nouvelle génération est épouvantable. J’aimerais tellement en faire partie.»
Cette citation est attribuée à Oscar Wilde, un écrivain irlandais. Au hasard d’une promenade Web, je suis tombé sur ce billet de Julien Pouget qui porte sur la génération Y. En une phrase, j’ai l’impression qu’on résume tout le paradoxe de la fracture intergénérationnelle… Brillant!
«Pour le soliloque, y’a Hamlet»
L’extrait au complet de ce commentaire de Geneviève Lefebvre (Chroniques blondes) se situe au milieu d’une conversation chez Patrick Dion concernant l’attitude de certains internautes qui ne sont pas portés à répondre, même quand on s’adresse directement à eux. On évoque la possibilité qu’ils soient snobs ce qui a fait dire à Geneviève que pour ceux qui veulent parler tout seul, il y aurait une littérature faite sur mesure pour eux:
«Pour paraphraser Mastercard, « pour le soliloque, y’a Hamlet ».»
«Je pense que nous, homme et femme, avons plus en commun que de différences»
C’est en écoutant l’émission Second Regard à Radio-Canada que j’ai découvert Elisabeth Badinter. L’entrevue avec Alain Crevier (La laïcité sans voile) est à écouter. Dans le contexte de mon billet d’hier, la vision de Mme Badinter est plutôt rassurante. En visite chez Mme Bazzo en 2003, sa vision du féminisme était déjà très critique:
«Le combat du féminisme « victimiste » était légitime à ses débuts. Il fait aujourd’hui fausse route. « J’ai trouvé que la coupe était pleine. Je ne me retrouve pas dans le discours féministe tenu actuellement, autant en France qu’en Europe », dit Élisabeth Badinter. « Je trouve que la méfiance qui s’instaure entre les hommes et les femmes est détestable. Je pense que nous, homme et femme, avons plus en commun que de différences ».»
Pierre Cohen-Barcie a gazouillé plusieurs extraits de l’entrevue…
- «Porter le voile, c’est tourner le dos à nos acquis les plus sacrés: l’égalité entre les sexes.» (1)
- «La burka: c’est une tenue de fantôme qui est une atteinte à la dignité des femmes.» (2)
- «Une femme peut se vêtir comme elle veut, mais il n’y a pas de vêtement du visage, ça n’existe pas en Occident.» (3)
- «Les femmes sont l’étendard du pouvoir religieux sur elles: le voile, c’est une façon de les empêcher d’être émancipées.» (4)
- «La culture et la libération des femmes: les Talibans ont abattu les œuvres d’art et brûlé les écoles de filles.» (5)
C’est vrai qu’ils sont épouvantables… Mais j’aimerais tellement en être! Les outils dont ils disposent et les méthodes de plus en plus misent de l’avant m’auraient tellement aidé…
Elisabeth Badinter a un propos lumineux, gracieux et pourtant bien ancré dans la conviction du respect de soi et de l’autre.
Avec elle, la guerre des sexes n’aura pas lieu… Et c’est tant mieux.