Mes trois spectacles sont choses du passé. Après avoir assisté à Belles-Soeurs et La montagne rouge (SANG), je «clôturais» hier mon festival avec l’expérience «Tragédies romaines», une pièce de six heures, en néerlandais, surtitré en français. Le Carrefour International de théâtre de Québec, lui, se termine le samedi 12 juin prochain.
Je voulais par ce billet noter qu’il me faudra récidiver l’an prochain avec l’achat du forfait Le Béguin, au minimum, voire peut-être me laisser tenter par L’Accro ou Le Foubrac (détails ici). J’ai vraiment aimé mon festival…
Épicure (du blogue «Burp & Épicure») a bien résumé mes états d’âme dans sa critique de la version «comédie musicale» des Belles-Soeurs de Michel Tremblay. Une première à Québec avec la présence de l’auteur, de Daniel Bélanger (musique) et de René-Richard Cyr (mise en scène, livret, paroles); il y avait beaucoup d’effervescence dans l’air ce soir pluvieux de mai. Ma conjointe et moi sommes sortis de la salle Albert-Rousseau avec un gros sourire accroché au visage qui s’est maintenu pour quelques jours. Pour ce qui est de la pièce de l’auteur Steve Gagnon, encore ici, je partage la critique d’Isabelle Guilbeault de Radio-Canada. Je serai sûrement présent pour la suite des choses puisque La montagne rouge (SANG) est le premier segment d’une trilogie à être présentée sur scène. Le jeu des deux acteurs est particulièrement efficace et on se surprend à découvrir tout ce qu’on peut faire avec une grande table et des chaises comme seuls élément de décor.
Tragédies Romaines devenait la pièce de résistance de mon expérience théâtrale de cette année avec la promesse de six heures de jeu où on s’amuse avec tous les codes inhérents aux arts de la scène. Les spectateurs peuvent s’asseoir sur le même plateau où évoluent les artistes pendant le spectacle; les spectateurs sont incités à commenter ce qu’ils voient par l’entremise de Twitter entre les nombreuses pauses (courtes, mais efficaces) et peuvent se sustenter aux extrémités de la scène en tout temps. Le dispositif scénique est complètement éclaté dans ce marathon de théâtre où l’excellente musique (deux musiciens «live» devant la scène) et les éclairages puissants n’ont d’égal que l’intensité des tirades qui nous transportent au temps de Jules César et de Cléopâtre. Bon… aucun costume datant d’avant Jésus-Christ, mais de l’action… beaucoup d’action. Ce passage du programme remis à l’entrée en témoigne:
«En s’emparant avec force et audace des personnages de Shakespeare, Ivo van Hove a souhaité décortiquer les mécanismes du pouvoir en faisant se rencontrer des discours politiques contrastés, énoncés par « des politiciens d’aujourd’hui, dans le monde d’aujourd’hui, avec des moyens de communication d’aujourd’hui ». Pour donner à entendre des échos du passé destinés à éclairer le présent et, espère-t-il, l’avenir.»
Et pour ceux qui en doutent… Le néerlandais, ça sonne très bien!
Cette semaine, j’anime une journée complète sur le thème de la rencontre entre la culture et l’éducation. Je me souviendrai des émotions qui jaillissent quand on est en présence de tant de beautés et que nos sens sont surpris par le doux mélange des mots, des sons et des images au bénéfices des grands sentiments de la vie humaine!
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