Journée mondiale sans Facebook: sans moi !

Est-ce parce que le Journal Le Devoir en a parlé vendredi qu’autant d’attention a été accordée à ce non-événement? On peut le présumer…
Ce matin, je discuterai de ce sujet d’une «journée sans Facebook» avec Claude Bernatchez de l’émission Première heure à la première chaîne de Radio-Canada. Tout comme plusieurs copains à qui j’ai posé la question sur Facebook vendredi en préparation de ma participation de ce matin, je crois que c’est un peu n’importe quoi, cette initiative. On en a parlé au Soleil samedi et Sandra Bellefoy s’est commis dans un excellent brûlot sur le sujet; ce n’est pas que l’idée soit si mauvaise, mais pourquoi décrocher 24 heures pour reprendre comme s’il ne s’était rien passé dès mardi?
J’ai toujours pensé que ces initiatives du genre de «La journée sans ma voiture» étaient au mieux une façon de se donner bonne conscience pour toutes les fois dans l’année où on agit normalement parce qu’en fait, on n’a pas de vraies raisons d’agir autrement. Si on tenait vraiment à participer à quelque chose d’utile sur la thématique de Facebook, on inventerait «La journée du bon conseil sur Facebook» pour espérer se souvenir à chaque fréquentation que le dispositif qui cumule plus de 625 millions d’usagers dans le monde (dont plus de 16 millions au Canada) est un lieu public et ne ressemble en rien a un lieu privé. C’est probablement sur ce point que je tenterai d’insister. Trop de personnes croient encore que le fait d’y accepter «des amis» fait de Facebook un endroit propice aux confidences. Combien de québécois savent qu’ils partagent avec Facebook la propriété des images et des vidéos qu’ils hébergent sur cette plate-forme? Combien savent qu’en cliquant sur «j’accepte» pour accéder à une application Facebook, ils donnent l’accès aux concepteurs à leurs renseignements personnels, incluant l’adresse électronique, le mot de passe et l’identifiant de leur compte Facebook? Sans compter qu’un grand nombre de ces applications sont l’oeuvre d’entreprises spécialisées dans le «spam» ou sont tout simplement des pièges à virus. Bref, si Facebook est un lieu qui peut rapprocher bien des amis et des membres d’une même famille, c’est surtout un endroit où on devrait se comporter comme si on était sur scène, devant un vaste public!
Pour le reste, je retiens ce paragraphe du texte de Sandra:

«Je pense, tout comme d’autres, que le Web ne change pas le monde mais que ce sont les gens qui changent le monde grâce au Web. C’est un point d’importance à méditer pour bien comprendre la révolution numérique qui entraîne nos sociétés modernes. Cependant les esprit fermés ont vite fait de mettre sur le dos des réseaux sociaux tous les maux humains de la planète. Je l’admets, cela m’énerve. À quoi bon vilipender les réseaux sociaux lorsque c’est bien souvent le bon sens humain qui fait défaut?

Il y a plein de bonnes raisons de se méfier de Facebook autant qu’il y en a d’aimer.

Si aujourd’hui sera un jour différent des autres pour moi, ce ne sera pas parce que j’aurai déserté Facebook. Ce sera peut-être parce que j’aurai demandé plus souvent à mon entourage s’ils sont conscient que Facebook est aussi public qu’un babillard de centre d’achat…

Mise à jour: Comme l’a mentionné un internaute tout à l’heure: l’initiative finit par devenir une vaste promo de Facebook… L’entrevue de ce matin peut être écoutée en suivant ce lien. Aussi, par l’entremise du canal Twitter de Nicolas Roberge, je découvre cette vidéo intéressante…

The World Is Obsessed With Facebook de Alex Trimpe sur Vimeo.

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7 Commentaires
  1. Photo du profil de AlexandreEnkerli
    AlexandreEnkerli 11 années Il y a

    «…ils donnent l’accès aux concepteurs à leurs renseignements personnels, incluant l’adresse électronique, le mot de passe et l’identifiant de leur compte Facebook?»

    Euh, le mot de passe, vraiment? T’es complètement certain de ça? Parce que, ça, j’étais pas au courant et ça me semble passablement plus problématique que le reste de l’information. Surtout que certaines personnes utilisent le même mdp à différents endroits. Et que ça rend complètement caduque la liste de privilèges qu’on donne à l’application.
    Aussi, j’arrive pas à trouver cette info. Je sais bien que les applis ont accès à mon graphe social (ce qui peut être problématique pour certains de mes contacts) et sur toutes sortes de données que j’ai inscrites sur le service. Pour moi, Facebook est en effet comme un lieu public. Il y a des trucs que je préfère garder privés (des messages personnels, par exemple), mais ça serait pas une catastrophe si un d’entre eux était révélé. Par contre, pour le mdp, ça pourrait être légèrement problématique pour moi et catastrophique pour certains.
    Le lien que tu fournis, sur les conseils pratiques, ne semble pas mentionner l’accès des développeurs aux mdp Fb.
    En faisant des petites requêtes d’engin de recherche, je trouve pas vraiment de mention de cette possibilité. Pas que je mets en doute ce que t’avances mais ça me semble assez conséquent pour demander approfondissement.

  2. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Alexandre… Un non geek comme moi n’est jamais vraiment certain de rien sur ce genre de question. Voici quelques signets que j’avais conservés qui semblent aller dans le sens de ce que j’affirme :
    1- «5 Ways Your Facebook Log-In Password Can Get Stolen» (29 oct. 2010).
    2- «Les applications tierces de Facebook et Twitter vulnérables au vol de mots de passe» (16 juillet 2010).
    3- «Comment prévenir le vol d’identité sur Facebook» (21 déc. 2010).
    Aurais-je mal décodé l’information ? Ton intervention m’ayant fait douter, j’ai fait un tour rapide du bureau ici et si certains ont spontanément confirmé qu’eux aussi ont des doutes, d’autres me disent qu’il vaux mieux agir comme si c’était possible de se faire piquer son mot de passe par «ces applis».
    Si quelqu’un passant par ici a d’autres renseignements sur ces questions, je suis preneur.

  3. Photo du profil de MichelMonette
    MichelMonette 11 années Il y a

    Voilà qui est bien dit. Peu, hélas, vont jusqu’au bout de leurs convictions.

  4. Photo du profil de Helene
    Helene 11 années Il y a

    C.Bernatchez a posé une bonne question concernant la censure et l’applanissement des valeurs Facebookiennes (ou américaines ), en lien avec le débat photos, art, nudité, porno. Il faisait référence à un article du Devoir. Il me semble que vous l’avez esquivé en parlant de sentiment de sécurité, alors que la question était plus fondamentale.
    Si vous avez le temps, ce serait bon d’entendre votre opinion à ce sujet.
    Merci par ailleurs pour votre entrevue.

  5. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Je reviens à la dernière question de Claude Bernatchez à laquelle je n’ai pas vraiment répondu et qui était en lien avec ce passage de l’article du Devoir cité plus haut:

    «C’est qu’au-delà des nus d’Assael, des photos de femmes allaitant des enfants bannis du réseau, de ce tableau de Gustave Courbet, L’Origine du monde montrant un sexe féminin, qu’un artiste danois s’est fait retirer de sa page au milieu du mois, Facebook cherche de plus en plus à imposer «un modèle américain de puritanisme», dit Mme Van der Kar. Modèle dont les conséquences néfastes sur la liberté d’expression et la créativité sont faciles à envisager.»

    La question : «Quand vient le temps de choisir entre une oeuvre d’art et une photo porno qu’est-ce qui fait la différence? Est-ce les normes très strictes, cet espèce d’aplanissement des valeurs «Facebookienne» pour ne pas dire américaines à travers le monde?».
    Ce que j’aurais du répondre : Nous ne sommes pas chez nous sur Facebook, ça c’est certain. Les règles du jeu, ce sont Facebook qui les dicte et si un contenu publié ne fait pas l’affaire «du marché» que veut développer les dirigeants de Facebook, nous sommes exposés à ce que ce contenu soit «censurer». Ce sont des règles qu’on accepte en devenant membres de «l’écosystème de Facebook». On peut lutter contre ça, contre ces valeurs «Facebookienne» (américaine), mais on peut aussi procéder différemment. Nous pouvons publier nos contenus ailleurs sur la Toile dans des lieux que nous contrôlons. À ce moment, sur Facebook, il y aura toujours moyen de publier un lien (un hyperlien) vers ce contenu, hébergé sur des serveurs plus respectueux de nos politiques éditoriales. Rien ne nous oblige à «offrir» nos contenus à Facebook. On peut réseauter sur Facebook et en même temps, par l’hypertexte, offrir le contenu de notre choix. Je comprends bien qu’une recherche dans le moteur de Facebook ne donnera pas la même chose pour un contenu hors des serveurs de Facebook qu’un autre ailleurs, mais au moment où on se parle, Google n’a pas encore perdu cette bataille du contenu sur Internet.

  6. Photo du profil de Helene
    Helene 11 années Il y a

    Merci pour ces éclaircissements.

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