Lendemain de veille

J’ai passé la soirée d’hier au quartier général du Bloc Québécois, rue St-Denis à Montréal. Je tenais à terminer ce mandat de consultation en étant «sur place» aux côtés des gens que j’ai conseillés tout au long de la campagne. Je me suis aussi permis d’utiliser mon canal Twitter pendant que j’y étais, histoire de «voler de mes propres ailes». Je savais que la soirée électorale serait difficile au niveau des résultats, mais je considérais important d’aller au bout de ma démarche de consultant, compte tenu du fait que dans un moment comme celui d’hier soir, les solidarités s’expriment avant tout par la présence des uns avec les autres…
Comme je l’ai écrit sur Twitter en milieu de soirée, «Je suis entré au QG du Bloc ce soir et on m’a dit « On peut s’attendre au pire », mais « on » [ne] pensait pas à ce « pire » là!».
J’ai beaucoup appris de la politique pendant cette campagne. Intervenir auprès des officiers d’une formation politique au niveau des stratégies d’utilisation des médias sociaux (blogues, Twitter, Facebook, etc.) n’est pas un travail facile puisqu’on se retrouve dans la position de celui qui «propose» face à des gens qui «disposent». Cependant, il n’est pas question ici de réfléchir tout haut aux combats que j’ai perdus, ni aux autres; je suis solidaire de la défaite électorale vécue hier soir. J’aurais bien des choses à dire aux critiques sur le Web qui spéculent du niveau de compréhension des politiciens, mais je me contenterai de ce que j’ai écrit pendant la campagne. Si j’osais, je parlerais de l’importance de la formation en amont, d’utilisation de notre base de données (courriers électroniques) et de notre blogue, mais bon…
Ce matin, j’ai beaucoup de difficultés à me concentrer sur autre chose que la politique. Ça devrait aller mieux après ce billet. Il faudra que ça aille mieux parce que j’ai beaucoup à faire aujourd’hui, demain et d’ici les vacances d’été dans mes nombreux autres mandats chez Opossum.
Je pense beaucoup à Monsieur Duceppe. J’ai eu l’occasion de lui serrer la main hier et comme plusieurs, j’ai une fois de plus été impressionné par sa grande dignité. En ce sens, le billet de Yves Boisvert m’a fait du bien. Le fait qu’il ait pris le temps de donner les accolades à son monde avant d’aller sur scène m’a beaucoup ému. Le reste… chacun a pu le voir à travers les médias et sa propre grille d’analyse.
Toutes les questions à se poser ce matin ne sont pas encore dans l’espace public. Que dire des réponses…
Deux réactions extrêmes étaient – parmi d’autres – dans mon agrégateur ce matin et je souhaite en garder la trace (1, 2), histoire, peut-être, de réagir quand la poussière sera retombée.
Je ne suis pas intervenu «d’un point de vue politique» dans cette campagne.
Mais j’ai beaucoup appris de la politique.
Je ne sais pas encore comment je vais composer avec ces apprentissages, mais je peux au moins dire que j’ai encore plus le goût de la politique aujourd’hui que je pouvais l’avoir avant cette campagne.
À suivre…

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3 Commentaires
  1. Joan Durand 11 années Il y a

    La politique est un monde très dur. Une vraie jungle. J’ai eu l’occasion de voir de près quelques politiciens pleurer, alors si tu as le goût de la politique je souhaite que tu aies une bonne carapace!

  2. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    C’est étrange toutes ces réactions quant à la mort annoncée du Bloc… Personne donc ne se souvient de l’élection fédérale de 1993 ? Quand après deux mois passés au pouvoir à la tête d’un gouvernement conservateur majoritaire, Kim Campbell, la seule femme à avoir été premier ministre du Canada, se lance dans une élection qui aura été fatale à son parti:. Le parti conservateur n’a alors réussi à faire élire que deux députés dans tout le Canada, dont un certain Jean Charest à Sherbrooke. Et c’est suite à cette élection que le Bloc est devenu l’opposition officielle àla Chambre des Communes, avec Lucien bouchard à sa tête… J’ai entendu personne parler de ça pourtant…

  3. Martin Lessard 11 années Il y a

    Il y avait une certaine volatilité dans les intentions de vote — pour ne pas dire une certaine légèreté — et il se pourrait qu’à un certain niveau les médias sociaux aient peut-être permis de faire circuler une impulsivité propre au web (on clique et on voit après).
    Il m’est apparu, mais c’est bien personnel, que la politique ne se joue pas en ligne, mais bien sur le terrain. Les réseaux sociaux ne pallient pas le manque de profondeur que les gens ont sur les enjeux politiques.
    La question n’est pas de les blâmer, mais de trouver la façon de monter le niveau. Une question qui ne me semble pas du tout nouvelle…
    Mario, tu es courageux.

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