La bureaucratie : des services directs aux élèves ?

Depuis lundi, l’information circule à l’effet que les commissions scolaires et les cégeps seraient coupés de 145 millions par le gouvernement Charest, ce qui soulève l’indignation de certains dans le milieu de l’éducation. La nature exacte de ces coupures a été expliquée par la ministre de l’Éducation aujourd’hui à l’émission de Jean-Luc Mongrain. Le message de Mme Beauchamp me paraît avoir bien passé : «Les commissions scolaires n’ont pas à toucher aux services aux élèves, martèle-t-elle. Il faut qu’elles revoient leur mode d’administration et leur bureaucratie (source).
Peu après l’entrevue de la ministre, j’ai eu l’occasion d’écouter Mme Josée Bouchard (présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec) qui était interviewée par le même Jean-Luc Mongrain. Je n’ai absolument rien compris de «la ligne de communication» de Mme Bouchard. Il faut écouter le début de l’entrevue: elle tente de convaincre M. Mongrain que la bureaucratie, ce sont des services directs aux élèves…

L’internaute passant par ici pour une première fois doit savoir que je prône un régime minceur pour les commissions scolaires et en ce sens, «la qualité de l’argumentaire» de Mme Bouchard fait «mon affaire. Je n’en attendais pas tant… En même temps, je ne prône pas une chasse aux sorcières envers tous ceux qui administrent nos organisations. Je crois qu’un État qui se respecte doit pouvoir compter sur une bureaucratie efficace. C’est seulement que je plaide depuis longtemps pour une école publique autonome. Dans la suite de l’entrevue, Mme Bouchard personnalise le débat envers Mme Beauchamp, insinuant même que les problèmes d’image et de communication des commissions scolaires (qu’elle admet) seraient causés par le MELS lui-même qui l’empêcherait d’intervenir! Faut quand même le faire…

Je considère à ce stade-ci que Mme Beauchamp demande aux commissions scolaires qui portent une «taille 42» de maigrir à une «taille 38». C’est bien.

Mais le problème, c’est qu’elle leur laisse un veston de taille «42». C’est risqué… C’est si facile de reprendre les livres perdues dans ces conditions. Surtout avec le genre de compréhension de celui qui se voit obligé de suivre le régime.

Il faut prévoir un changement complet de garde-robe pour cette structure scolaire pendant qu’on leur administre ce début de cure minceur!

Le plus tôt sera le mieux…

Tags:
15 Commentaires
  1. Photo du profil de MariellePotvin
    MariellePotvin 11 années Il y a

    Ça fait dur en tabarouette…
    Pourtant, c’est perdu d’avance, et elle le sait très bien.
    Je l’entendais la semaine dernière en entrevue à la radio de Dutrzac, et Mme Bouchard, incapable de donner des informations claires au sujet des élèves en difficultés, piétinait, pour ne pas dire patinait, comme elle le fait dans l’entrevue que vous présentez.
    On sent bien qu’elle se bat avec l’énergie du désespoir. Reste à savoir pour encore combien de temps.

  2. Photo du profil de SoniaGoulet
    SoniaGoulet 11 années Il y a

    J’aime vous lire Monsieur Asselin!
    Quoique nous puissions discuter de la centralité des C.É qui, de par mon expérience personnelle et professionnelle, est problématique, je suis globalement en accord avec votre proposition pour une école publique autonome.
    Plusieurs CS vivent pour elles-mêmes, elles s’auto-créent du travail. Peu d’écoles, voire d’enseignants qui ont participé aux travaux auxquels j’ai pris part au cours des trois dernières années ont reçu un réel soutien de leur CS que ce soit pour l’implantation de leur plan de réussite, pour la mise à jour des pratiques pédagogiques, etc. Plusieurs CS prennent ce qui vient du MELS, le remâchent pour essayer de le comprendre, l’adaptent selon leur compréhension et forment au meilleur de leur connaissance – sans réel fondement théorique ou scientifique – les directions et les conseillers pédagogiques qui, à leur tour doivent essayer de faire quelque chose dans leur milieu. Bref, plusieurs CS ne mettent jamais les pieds dans leurs écoles. Pour les services aux élèves, ils sont principalement répartis selon les « ressources disponibles » i.e. financières et humaines. Or, la situation est dénoncée sur tous les toits, il manque l’une et l’autre. Et ici, on ne pose même pas la question de la qualité de ces services…
    Or, si la ministre n’indique pas précisément aux CS les postes budgétaires à couper ou à réduire, ce sont encore les écoles voire les élèves qui subiront. Les CS refusant, comme l’indique M. Mongrain, de revoir leur fonctionnement et leur structure, couperont des budgets ou plutôt, « réaménageront » des services sans que les écoles aient leur mot à dire. Les directions et les CÉ prendront acte de ces décisions et tenteront localement de trouver des aménagements dans les enveloppes budgétaires et/ou augmenteront le nombre de campagnes de financement pour essayer de pallier. Les travaux auxquels j’ai participé nous ont démontré que le MELS laisse toujours aux CS la libre application de ses décisions qui sont imprécises. Pour une fois, il faut que la ministre soit plus directrice. Elle a rencontré chacune des CS pour « négocier » et signer les conventions de gestion, elle peut bien le faire pour le budget. Ce qui, dans les faits, ne serait pas un exercice vain puisqu’il permettrait d’aligner le plan stratégique, la convention de gestion et les ressources financières (le budget) nécessaires à leur réalisation.

  3. Photo du profil de GillesJobin
    GillesJobin 11 années Il y a

    J’ai trouvé que Mme Bouchard a plutôt bien répondu, et que c’est le condescendant Mongrain qui n’avait aucune question intelligente à poser.
    La bureaucratie, la paperasse à remplir, ça vient de Québec. Est-ce que la ministre pense vraiment que la tonne de rapports qu’elle demande peut se remplir en 2 minutes ? Ça prend du monde pour ça!
    J’offre une solution : puisque qu’il est bon de décentraliser et couper dans la bureaucratie, coupons les directeurs d’école (le «centre» de l’école), et laissons les profs s’organiser entre eux. (Ce n’est pas ironique : je suis sérieux !)

  4. Photo du profil de GillesJobin
    GillesJobin 11 années Il y a

    Oh ! Et j’aurais pu ajouter de couper aussi les conseillers pédagogiques car ils ne donnent aussi aucun service directement aux élèves.

  5. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    Bonjour Mario !
    J’en aurais vraiment long à dire sur le sujet. Assez pour écrire un livre ou donner une grande entrevue… Une des bonnes que j’aie vue à ce jour, c’est la demande qui a été faite par le MELS aux CS de produire des états financiers VÉRIFIÉS le 31 mars en plus de ceux du 30 juin… On est loin de la pédagogie tu vas me dire, mais pour quiconque travaille aux services financiers d’une organisation, c’est évident que ça demande du monde pour faire ça, d’autant plus qu’on demande également aux CS de produire en plus de ça des rapports financiers trimestriels.
    Un autre exemple: le MELS a injecté des centaines de millions pour récupérer le déficit d’entretien du parc immobilier des CS et en plus, il injecte 350 millions de plus en 2011-12 pour des constructions d’écoles. Non mais, selon toi, qui s’occupe de toute la paperasse qui vient avec ça: appels d’offres, préparation des cahiers de charges, évaluation des soumissions, surveillance des chantiers… ça prend du monde ça, pis c’est sûr qu’on n’engage pas des orthophonistes pour faire ça. Juste des salaires qui passent dans les frais administratifs… pas éducatifs. J’essaie juste de m’imaginer la réaction des gens que représente Madame Longpré si on abolissait les postes administratifs des services financiers, des ressources humaines et des RH et qu’on leur « dumpait » ça dans les écoles… Anyway…

  6. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Merci Marielle et Sonia pour votre contribution. Merci aussi et Gilles et Marc. J’apprécie particulièrement vos points de vue puisqu’ils divergent des miens et que je crois beaucoup au choc des idées.
    On ne voit vraiment pas la bureaucratie de la même façon Gilles. Faudra s’en reparler face à face. Le personnage «Mongrain» est une bête de télévision et l’angle d’intervention de Mme Bouchard est le pire qu’elle aurait pu prendre. Je reconnais volontiers que «la paperasse à remplir, ça vient de Québec», en très grande majorité. J’aime entendre au moins que remplir de la paperasse, ce n’est pas un service direct aux élèves…
    Marc, toi et moi avons travaillé au privé et je sais que tu es «de l’intérieur actuellement», au public. Des constructions d’écoles, j’en ai vécu et je me suis occupé moi-même (assisté par des collaborateurs) des appels d’offres, de la préparation des cahiers de charges, des évaluations des soumissions et de la surveillance des chantiers… Le C.A. de l’école que je dirigeais était décisionnel et certaines ressources de la FEEP (qui offre des services) ont été mises à contribution. J’explique ça pour référer à un autre modèle qui existe, et qui n’est probablement pas celui qui doit être appliqué dans le contexte de gestion des écoles publiques. Mais d’autres façons de faire existent, ça j’en suis certain.
    Les gens qui travaillent dans les C.S. (tous ceux qui pourraient passer pour être des bureaucrates) comprennent souvent que ceux qui sont «à couper» sont ceux qui ne font rien. Comme il reste de moins en moins de gens «qui ne font rien», on croit à tort qu’il ne reste plus rien à couper.
    Il faut repenser tout cela… et toi comme bien d’autres personnes responsables que je connais (et d’autres que je ne connais pas) peuvent être mis à contribution pour rebâtir une structure plus efficiente que l’existante.
    La machine de la Fédération des C.S. est en train de s’emballer Marc. Il me semble que ça se voit bien en regardant de près toutes les interventions des derniers mois.
    Par rapport au PIB, nous sommes de ceux qui dépensons le plus pour leur système d’éducation et on obtient des résultats du genre où un gars sur trois décroche avant d’avoir obtenu un diplôme à vingt ans et une fille sur quatre. Pendant ce temps-là, chaque fois qu’il est question de bureaucratie, il y a une fin de non-recevoir. Est-ce qu’on peut admettre qu’il est possible de faire autrement?
    Je vais jusqu’à dire qu’il est souhaitable de faire autrement, mais pouvons-nous nous entendre au moins sur «possible»?
    N.B. Selon Secor (Focus Stratégique Québec 2010), dépenses d’éducation par rapport au PIB : Québec 7,6 %, Ontario 6,2 %, Massachusetts 5,1 %, Finlande 5,8 %, Suède, 6,3 %.

  7. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    La CS pour laquelle je travaille compte environ 27 000 élèves, dont un bon nombre ont soit des difficultés d’adaptation sociale, soit des difficultés d’apprentissage. Sans compter un bon nombre d’élèves handicapés. Elle est dirigée par un conseil des commissaires qui compte actuellement 21 membres élus au suffrage universel. Ce nombre passera à 11 aux prochaines élections, en vertu des modifications apportées à loi sur les élections scolaires. Tout près de 100 cadres s’occupent des opérations quotidiennes dans 42 écoles, quatre centres de formation et un siège social. Trente-cinq pourcent de mes élèves au primaire fréquentent des écoles considérées comme très défavorisées par le MELS (8e, 9e et 10e rangs déciles de défavorisation).
    Tout près d’ici, il y a une école privée qui accueille 1500 élèves. Sélectionnés. Elle est dirigée par un CA d’environ 15 membres. Les opérations quotidiennes sont assurées par une équipe de 11 cadres. En appliquant les ratios de cette école à ma CS demain matin, je me retrouverais avec un conseil des commissaires formés de 250 élus et le nombre de mes cadres doublerait, passant de 100 à 200. Si le privé peut se targuer d’une certaine efficience, ce n’est sûrement pas au niveau des processus administratifs.
    Oui Mario, on peut penser faire autrement. Oui, il y a sûrement un espace à créer pour penser à tout ça. Mais il faudra tenir compte de bien des aspects, notamment la responsabilité sociale des établissements privés financés au regard des clientèles défavorisées ou en difficulté. Je sais qu’on planche là-dessus du côté du MELS et de la FEEP. Comme l’église catholique a longtemps planché sur la question du sexe des anges. Chez moi, quand 15 réfugiés Bouthanais débarquent, je les accueille. Même s’ils n’ont jamais fréquenté l’école dans les camps de l’ONU. Je les intègre dans mes écoles et j’essaie de faire pour le mieux. Je me dis que ça fait partie de ce que j’appelle ma responsabilité sociale.
    Mais comme on se fait pas mal ramasser sur la question de la gestion, peut-être juste se dire que les derniers indicateurs de gestion rendus publics par le MELS indiquent que les établissements privés du Québec consacrent 12,49% de leurs revenus aux activités administratives, alors que pour l’ensemble des CS ce taux est de 6,7%. Tu vois donc que ma petite comparaison maison entre le taux d’encadrement de l’école privée de ma région et celui de ma CS est pas mal représentatif de la réalité.
    Je ne suis pas membre d’une secte d’adorateurs perpétuels de la FCSQ, pas plus que j’en étais un de la FEEP. Je suis pragmatique, du moins je le crois, et plutôt libre-penseur. J’ai travaillé avec des jeunes en grande difficulté une bonne partie de ma vie. À l’école et en centre de réadaptation. Je connais très bien le privé, les gens qui y travaillent aussi. Même chose pour le puiblic. J’ai occupé des fonctions stratégiques dans l’un et l’autre des réseaux. J’ai des amis et des ennemis très fidèles des deux côtés. Quand tu voudras avoir l’heure juste, fais-moi signe, pas de problème. Un task force dépolitisé, ça ferait du bien. L’opinion publique est volatile Mario. Le 2 mai en est un bel exemple. Qu’on se serve de la politique pour faire avancer l’éducation, j’en suis. Qu’on se serve de l’éducation pour faire de la politique, là, je débarque.

  8. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    «On se fait pas mal ramasser» sur les questions de bureaucratie Marc. Bien davantage sur ça que sur la stricte question de la gestion, à mon avis.
    Si tu veux comparer la bureaucratie d’une école privée sélective de ton coin avec la bureaucratie existante dans ta C.S. tu vas devoir ajouter bien d’autres facteurs, tels tous ces gens qui travaillent pour la centaine de cadres dont tu parles. Faire une analyse systémique en comparant «nombre de cadres privés pour nombre de cadres publics» ne me paraît pas fournir une grille d’analyse bien efficace. Je te concède que c’est quand même un point de départ intéressant pour la discussion. Voudrais-tu qu’on regarde combien ça coûte pour «produire» un élève dans les deux réseaux dans une région où les écoles privées ne pratiqueraient aucune sélection ? Tu sais bien que la situation de Montréal sur ce point est très loin d’être celle de partout ailleurs en province…
    Par contre, je suis d’accord avec toi sur au moins deux points :
    On ne pourra pas traiter de ces questions de réorganisation et de décentralisation, sans remettre en question sérieusement la responsabilité sociale des établissements privés financés. Vraiment. Je serais curieux de brosser le même petit tableau [toujours aussi incomplet pour illustrer l’ampleur de la bureaucratie] pour une région comme l’Estrie où il y a de nombreuses petites écoles privées qui ne pratiquent à peu près aucune sélection…
    Restons pragmatiques et valorisons la libre-pensée. Je comprends ton allusion aux jeux politiques et je veux rester le plus vigilant possible pour ne pas tomber dans le piège de «se servir de l’éducation pour faire de la politique». Faudra peut-être nommer des indicateurs pour y voir plus clair… Quand est-ce qu’on bascule de «se servir de la politique pour faire avancer l’éducation au «côté sombre de la force»?
    J’ai souvent «l’heure juste» à lire les gens qui interviennent ici, sur ce carnet. Je l’apprécie énormément. Ce qui ne veut pas dire que rendu plus loin dans certains débats ou au moment où j’aurais à décider de certains engagements, je n’en profiterais pas pour une vraie bonne rencontre «face à face».
    Au plaisir Marc.

  9. Daniel Trottier 11 années Il y a

    Si j’ajoute aux frais de gestion des CS ceux des écoles et des centres, j’arrive plutôt à 16,7% (et non à 6,7%). Si j’ajoute aux taches administratives des établissements d’enseignement privés celles que les CS n’exercent pas (2 exemples en GRH: négociations de toutes les clauses des conventions collectives, mise en place et gestion des plans d’équité salariale), les établissements privés ne se débrouillent pas si mal.
    À quoi je me permets d’ajouter les taux de participation faméliques lors des élections scolaires. Je connais un commissaire élu avec 200 votes (sur 10 000 électeurs inscrits). Alors: suffrage universel ou suffrage confidentiel? Ici, le pragmatisme serait à tout le moins de questionner ce genre de légitimité.

  10. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    Mon cher Trottier, dans le débat dont on parle, il est question des frais de gestion des commissions scolaires. Pas des frais de soutien à l’enseignement dont font partie les dépenses dont vous servez pour ajuster le taux que je vous ai donné. Je comparais entre eux les indicateurs de gestion du MELS, lequel lit vos systèmes et les miens à partir des mêmes PEC.
    Vous allez chercher dans les indicateurs, sous la rubrique des activités de soutien à l’enseignement, les frais rattachés à la gestion des écoles. Soit. Cela suppose qu’en fonction du plan d’enregistrement comptable, tous les salaires de vos administrateurs et activités afférentes sont enregistrés dans le 50000 et rien dans le 20000 ? (Je m’excuse pour les néophytes). Écoutez, je vérifie ça avec une bonne amie qui est adjointe administrative dans votre réseau.
    Par ailleurs, quand je fais ma petite règle de trois avec le collège de mon patelin, mes 100 cadres incluent nos directions d’école.

  11. Marc St-Pierre 11 années Il y a

    Après vérification, il appert que les salaires de certains cadres du prive, tels que les directions des études ou responsables de niveau sont fréquemment inscrits dans les activités de soutien a l’enseignement. Ce qui vient gonfler les dépenses de gestion de ces etablissements qui seraient donc supérieures au 12,49 auxquels je faisais allusion. En fait il faut ajouter précisément 5 points de pourcentage aux dépenses administratives comme telles, ce qui nous ramène légèrement au-dessus des taux du public, dans un contexte ou on a aucune obligation d’organiser des services éducatifs pour tous les élèves d’un territoire donne, sans discrimination a l’egard des difficultés d’apprentissage, du handicap ou de la capacité de payer pour tous…

  12. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    « Si tu veux comparer la bureaucratie d’une école privée sélective de ton coin avec la bureaucratie existante dans ta C.S. tu vas devoir ajouter bien d’autres facteurs, tels tous ces gens qui travaillent pour la centaine de cadres dont tu parles. Faire une analyse systémique en comparant «nombre de cadres privés pour nombre de cadres publics» ne me paraît pas fournir une grille d’analyse bien efficace. »
    Pourtant Mario, si on veut parler de bureaucratie il faut pouvoir s’appuyer sur des choses comparables. Tu peux, comme l’a fait un peu trop rapidement Daniel Trottier, aller mettre ton oeil dans les indicateurs de gestion publiés par le MELS. Tu verras que la bureaucratie n’est pas un enjeu.
    S’il est un enjeu fondamental, c’est celui de justice sociale et de responsabilité territoriale. Dans un contexte comme ça, il est clair que les questions doivent tourner autour de la meilleure façon d’organiser les choses sur un territoire donné, pour une population donnée. Est-ce que ça s’appelle une commission scolaire, une table éducation, une direction régionale ? Est-ce que c’est dirigé par des gens élus au suffrage universel, par un collège d’électeurs ou désignés par des parties prenantes ou cooptés par le gouvernement ? La question principale n’est pas là. La question principale c’est comment on va s’assurer du développement social, économique et durable du territoire et quelle est la part de l’éducation là-dedans. Comment chaque acteur va assumer sa responsabilité vis-à-vis la population? Comment l’école va se mettre au service de ceux et celles qui en ont le plus besoin ?
    Trouvons réponse à ces questions et pensons aux structures qui vont supporter les solutions ensuite. Tu sais, il n’y a pas si longtemps il y avait sur la table l’idée qu’on doive confier aux villes la gestion des parcs immobiliers des CS, leurs services d’approvisionnement de transport… et beaucoup applaudissaient ! Qui sérieusement oserait penser la même chose aujourd’hui avec ce qui s’écrit sur le monde municipal ?

  13. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 11 années Il y a

    Si je conçois facilement que la «justice sociale et la responsabilité territoriale» soient des enjeux importants, je vois moins pourquoi on ne pourrait parler de bureaucratie qu’en s’appuyant sur le type de comparable que tu évoques (ta région, une école privée avec 42 écoles publiques).
    La bureaucratie peut devenir un enjeu (une hypothèse que là est notre problème) quand on réalise qu’en consultant des indicateurs crédibles (ex: 1, 2), on dépense trop pour ce qu’on obtient par rapport à d’autres collectivités (pays, provinces).
    Faire l’exercice au niveau de la bureaucratie du privé et du public sur le plan provincial ne me paraît pas inintéressant, mais globalement, je crois qu’on peut construire sur la prémisse qu’au Québec, nous dépensons beaucoup trop pour les résultats qu’on obtient.
    Si j’accepte l’idée qu’on ne peut pas se concentrer uniquement sur le réseau public en faisant abstraction de ce qui se passe au privé, je comprendrais mal qu’on ne fasse plus rien pour améliorer «notre performance systémique» en réalisant que la comparaison dont tu parles resterait avantageuse (et ça, il faudrait y voir de plus près). Je ne commencerais pas par là, néanmoins.
    Cela dit, j’aime bien la façon dont tu poses les questions «autour de la meilleure façon d’organiser les choses sur un territoire donné, pour une population donnée.» L’objectif n’est pas tellement d’éliminer les structures actuelles (ou son fonctionnement [trop] bureaucratique)… Pour moi, ce sont des symptômes que tout ne marche pas convenablement. L’objectif va dans le sens de «s’assurer du développement social, économique et durable du territoire» et de «la part de l’éducation là-dedans».
    On s’entend.

  14. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 11 années Il y a

    J’ai de la difficulté à voir où tu essaies d’en venir. On dirait que tu as déjà une idée de ce que tu veux démontrer. Tu sais, j’aimerais mieux qu’on poursuive cet échange face à face. Tiens, je t’invite chez nous, à ma CS. Je te fais faire un tour guidé. Tu vas peut-être mieux saisir mon contexte.

  15. Isabelle Goyette 11 années Il y a

    Débat d’idées très intéressant à suivre.
    (j’enseigne dans une école secondaire de la commission scolaire où M. St-Pierre travaille, le monde 2.0 est bien petit…)

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils