J’ai fait le plein de musique sortant des guitares de Metheny. Je suis allé un peu loin pour ce faire, mais ça vallait le coup ! Oh que oui… J’ai encore le doux son de la guitare baryton du virtuose dans la tête. Je garde en mémoire les regards complices de Pat avec ses deux acolytes, Christian McBride et Antonio Sanchez. Je conserve aussi la plénitude de cette soirée au Somerville Theater…
Tout a commencé simplement, comme d’habitude. Pat enfourche sa guitare et il commence à gratter ! Quelques mesures de « One Quiet Night » rapidement enchaîné avec un puissant « Last Train Home ». Après le premier jet, la salle de neuf cent mélomanes est déjà conquise. Quelle écoute ! La puissance des silences a probablement gavé les musiciens puisqu’ils sont allé au bout d’eux-mêmes pendant trois heures. Metheny est resté seul le temps des quatre premières pièces. Cette séquence valait le prix d’entrée à elle seule. « Song For The Boys » m’en a fait voir de toutes les couleurs. Les doigts du guitariste n’en finissaient plus de bouger avec une agilité impossible à imaginer. Et puis, succède (sans plus de présentation) un « medley » d’une dizaine d’extraits du passé de Pat… Ouf !
Seul sur scène, mais tellement présent : la salle est envoûtée. Il puise dans le repertoire de « New Chautauqua », de « First Circle », de « Offramp », pour ne nommer que ceux-là et il termine ce passage par un « This Is Not America » suave à l’extrême ! En mileu de spectacle, alors qu’il s’adresse à nous pour la première et seule vraie fois, il nous expliquera que ses choix d’extraits sont liés au fait que ce sont toutes des pièces composées à Boston. Il fallait l’entendre nous dire «c’est sur tel coin de rue que j’ai gravé les premières mesure de …» (en jouant trois ou quatre notes évocatrices de sept ou huit pièces, alternativement). Le monde de la place vibrait fort en imaginant Pat assis sur un banc de parc toutes ces années. J’ai appris ce soir du 13 novembre que « cette villle des vents » (ce n’est pas un surnom volé) était son lieu de résidence quand il n’est pas en tournée à quelque part sur la planète… Boston est devenue très inspirante tout à coup : RIMA, Metheny, n’en ajoutez plus, la coupe est pleine…
La prestation du trio est tout aussi flamboyante. Les trois virtuoses sont au sommet de leur art. La douceur qui se dégage de leurs interprétations est saisissante. Le son de cette salle était parfait, mais au-delà de ce fait, la qualité instrumentale de la performance a largement dépassé mes attentes. En dehors du « Pat Metheny Group », je n’ai pas été toujours séduit… Ce soir-là, aucun doute possible : le « band » est fantastique.
Ils se sont permis de nous offrir quatre nouvelles pièces (dont une au rappel) qui ne portent pas encore de titre. C’était sympatique d’entendre Metheny nous dire «this one is the number sixteen; the other one was the # twelve» ! McBride à la basse était particulièrement inspiré. Suivre les mêmes accords que Pat avec son gros instrument était quelque chose à voir et à entendre. Les deux comparses semblaient se lancer des défis pour notre plus grand plaisir. Le trio nous a aussi interprété des oeuvres du répertoire du « Pat Metheny Group » avec beaucoup d’originalité et d’expression; du bonbon !
Le guitariste à la chevelure touffu conserve le don de m’émouvoir. « Into The Dream » a encore été fascinante avec la « solo-42 string pikasso guitar »; toujours aussi spectaculaire à voir… (photo de cette guitare dans le bas de cette page). Simplicité, générosité et génie tout court forment les ingrédients de son succès !
Quel beau voyage dans son univers musical !
N.B. Histoire de garder quelques traces de sites qui peuvent regrouper de bonnes information sur Pat Metheny, je cite ces deux hyperliens (1 (français) et 2 (anglais)).
Très beau billet Mario!
Ça me rappelle évidemment un concert de Pat à l’Olympia de Paris, il y a quelques annees…
Mais, il n’y avait pas Christian McBride (Snif…).
Si tu as 5 minutes, rends-toi sur mon (nouveau) blog musical en anglais fait de mes petites mains avec un ami (c’est thématisé mais c’est ma grande passion) :
http://noted.blogs.com/westcoastmusic
Bonjour,
Je suis moi aussi un fan inconditionnel de Pat et voudrais avoir la même guitare que sa fameuse guitare baryton. Pouvez vous me conseiller? (je reprends systématiquement ses meilleurs morceaux acoustiques mais suis bloqué sur one quiet night car je n’ai pas le bon instrument!!)
merci
Lorsqu’il a laissé son commentaire, hervé a inscrit « hdm@cegetel.net » comme adresse courriel.