Réal Gingras est à l’origine de « Prof en ligne« . Les 26 et 27 novembre prochain, il semble qu’il se rendra de l’autre côté de l’Atlantique pour une intervention dans le cadre du Colloque international « L’humain dans l’enseignement en ligne ». Le résumé de son allocution est justement « en ligne » et force est d’admettre qu’il ne se gêne pas pour dénoncer le manque d’une vision commune dans le dossier de l’intégration des TIC au Québec.
Là où son allocution prend l’allure d’un réquisitoire, je me suis mis à penser qu’il en avait gros sur le coeur :
« Bref, c’est encore le statu quo qui domine, je dirais même que dans plusieurs milieux nous observons un net recul chez certains enseignants et ce statu quo, ce recul, maintient l’école, malgré quelques textes proposant une réforme, dans un immobilisme criant. Les profs de la base qui ont créé au fil des ans des outils interactifs se verront-ils condamner à continuer à oeuvrer en classe et à se dédoubler bénévolement dans leur tâche en ligne pour démontrer l’impuissance et l’inertie institutionnelle qui prévaut encore en 2004 ? Mais sait-on vraiment en haut lieu qu’il y a une tâche en ligne quelque part ? »
Je ne connais pas l’homme, mais je reconnais le discours. Je ne sais pas comment les Génois vont « prendre » le plaidoyer, mais celui-ci aurait avantage à circuler en haut-lieu ici, compte tenu des enjeux qu’il nomme.
Je lisais en fin de semaine les « Thomas Angelo’s (1993) 14 Principles for Improving Higher Learning » et il est évident que l’intégration des nouvelles technologies et l’élaboration d’une VRAI culture de réseau devrait prendre plus de place dans la stratégie gouvernementale en ces temps de réforme. Sur ce carnet, plusieurs billets ont plaidé dans le sens de l’élaboration d’une vrai politique en matière d’intégration des TIC. Les quatorze principes de M. Angelo ne font que réaffirmer ces besoins.
Bravo à M. Gingras. Sa véritable chance sera peut-être de passer par la France pour « brasser la cage ». Je n’adhère pas à tout ce qu’il a écrit, mais tant mieux si cela contribue à faire avancer un tant soit peu les choses…
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Je partage évidemment le constat qu’il y a un dramatique manque de vision au regard de l’utilisation des TIC dans un contexte scolaire au Québec.
Je déplore évidemment que le leadership qui devrait incarner cette vision fasse cruellement défaut à ceux et celles de qui le milieu en attendrait.
Ce serait pourtant trop facile, il me semble, d’imputer essentiellement cette situation au ministère de l’Éducation… non pas parce que nous ne serions pas en droit d’en attendre davantage (ce que je crois!), mais parce que c’est surtout notre propre mollesse que nous reflète le « miroir » du MEQ. Je pense que c’est parce que nous ne savons pas nous même ce que nous voulons vraiment que le ministère peut faire preuve d’un aussi faible leadership dans le domaine.
Quand nous aurons appris à utiliser vraiment avec efficacité la culture des réseaux, le ministère ne pourra plus profiter du confort de l’immobilisme. Et quand ce sera plus confortable de bouger que de ne rien faire… nous pourrons enfin commencer à sortir des « projets pilote » et des « expérimentations » pour voir à faire profiter tous les enfants du Québec de ces nouveaux outils d’apprentissage… et, ce, dans des conditions qui à défaut d’être équitables, assureraient un minimum solidarité entre les « have » et les « have not » (ce qui n’est pas toujours une question d’argent).
Tu marques un point là-dessus ! Mais quand on regarde cette nouvelle, on se dit qu’il y a loin de la coupe aux lèvres dans bon nombre d’indicateurs dans notre domaine…
J’aimerais bien savoir sur quels points Mario n’adhère pas dans ce que j’ai écrit?
Je crois que l’on peut quand même s’entendre sur les principaux considérants et résolus que j’ai déposés au Conseil des commissaires de la CSDM en juin dernier.
Je les reprends ici:
– Considérant les investissements importants depuis plusieurs années en technologie
de l’information et des communications pour l’ensemble du réseau scolaire,
– Considérant le faible encadrement pédagogique lié à l’intégration des TIC,
– Considérant que bon an mal an les ressources TIC pédagogiques ne sont jamais constantes,
– Considérant que le choix des enseignants-ressources TIC à toujours été laissé entre
les mains des directions d’écoles et des titulaires sans grand suivi,
– Considérant l’aléatoire et le manque de vision à cette intégration dans la grande majorité des écoles de nos différents pays,
– Considérant les grandes économies que nous pouvons faire maintenant avec les logiciels et système libres sous Linux,
– Considérant la réforme et les exigences en terme d’intégration des TIC liées à cette même réforme,
– Considérant la grande stabilité du réseau et de l’universalité des standards et protocoles Internet,
– Considérant que le réseau pédagogique en ligne rejoint maintenant et quotidiennement l’ensemble des élèves,
– Considérant que l’enseignant-ressource TIC rejoint l’ensemble des élèves d’une école et l’ensemble
des élèves de la francophonie via le réseau,
Comme participant au colloque « l’humain dans l’enseignement en ligne »
et comme animateur de la présentation, « quelle pédagogie pour l’enseignement en ligne? »
nous demandons donc à nos administrateurs scolaires:
– de reconnaître que l’intégration des TIC est un service direct distinct à l’élève,
– d’amender le régime pédagogique à l’effet de rendre obligatoire l’intégration des TIC dès le 2e cycle de l’élémentaire,
– d’établir une liste de rappel des enseignants ressources TIC,
– de retirer aux écoles et aux titulaires la décision de se doter ou non d’un enseignant-ressource TIC,
– de remettre entre les mains des différents regroupements, académies, etc…, la redistribution
de ces ressources de manière équitable,
– de ne plus utiliser les budgets complémentaires pour combler ce service,
– d’allouer les ressources nécessaires en ce qui a trait à cette intégration en fonction d’un ratio,
– de mettre en place à partir des différents portails d’académies, de commissions scolaires
et de sites web d’école ou selon une formule à établir, des ressources humaines
en ligne qui assureront le développement et l’entretien de contenus pédagogiques interactifs,
Je suis heureux de lire les réactions que mes propos suscitent mais en même temps je m’attends à ce que cette résolution chemine dans d’autres conseils des comissaires.
Un pionnier de l’AQUOPS m’a même dit que c’était une belle proposition
de résolution
a+
D’abord, « prof en ligne Gingras », bravo pour votre travail et « merde » pour l’allocution du mois de novembre…
Évidemment, il y aurait beaucoup plus à dire sur le sujet de ce à quoi j’adhère dans votre allocution, mais puisque vous posez la question, je me permettrai quelques remarques.
Au début de votre texte (http://profenligne.cam.org/nice2004/contribution.html), vous dites : « Comme les mentalités de ce côté n’évoluent pas aussi rapidement que la technologie… » Je crois que le « de ce côté » est de trop, car ce n’est pas mieux ou pire là où vous allez parler (pour y être allé moi-même). Remarquez que ça ne fait pas de moi un expert, mais j’ai la conviction qu’on est tous dans le même bâteau, au pire. Je ne suis pas sûr, mais il est même possible que sur certains points, nous soyons un peu en avance…
C’est sur la question de l’opportunité « de mettre en place des postes à l’enseignement en ligne » que j’ai le plus de réserves. Que des personnes soient libérées pour cela, j’en conviens. Bien que je ne possède pas votre expertise, je crois que les rapports sociaux par des contacts de personne à personne enrichissent la présence en ligne. Sur la base de ce que je vis à l’école, je crois que mes actions « en ligne » sont plus efficaces parce que je connais les personnes « pour de vrai ». Combien de fois ai-je débuté une conversation qui s’est poursuivie « en ligne » ? Combien de fois ai-je continué une conversation entreprise « en ligne » ? Très souvent dans les deux cas et je ne me serais pas vu privé de la possibilité de ces contacts, car parfois (pour ne pas dire souvent), certaines interventions se faisaient mieux en personnes. Je dirais même que j’aurais été bloqué de devoir continuer « en ligne ». Sur cette base (et je ne revendique pas d’avoir raison dans l’absolu), je crois que nous devrions y aller doucement avec des revendications du type de celles que vous proposez sur ce point. Des gens, à temps plein en ligne, je ne vois pas que ce soit une nécessité… Des expériences peuvent être tentés, je le souhaite… mais je mettrais la pédale douce avant de trop en faire à ce niveau. Que des personnes puissent dans leur tâche pouvoir être reconnues comme « à l’ouvrage » pendant qu’ils sont « en ligne » ? Certainement, c’est évident. Je ne sais pas si on est rendu à croire que l’intervention pédagogique sera meilleure en privilégiant la création du type de postes dont vous parlez. Comme je ne sais pas, je ne peux pas adhérer à votre revendication…
Je sais la collaboration « en ligne » possible, utile et fructueuse. Mais pour l’instant, je crois que l’alternance du « en ligne » et du « personne à personne » est souhaitable pour un même intervenant. La possibilité que la personne « en ligne » puisse être présente autrement me semble importante dans l’acte pédagogique professionnelle auprès d’un individu. Auprès des élèves de mon école, ça fait une grosse différence. Pour les parents aussi, je crois. Mais comme je vous disais, je respecte votre compétence sur ce sujet; je veux bien vous croire, mais ça demeure une acte de foi ! Je n’ai pas développé de conviction personnelle sur ce sujet qui me permettrait d’adhérer à votre revendication !
Quand vous dites « Nos structures scolaires doivent donner leur aval à une première ébauche d’embauche de profs en ligne, d’animateurs réseau , de développeurs de contenus, de webmestres à la pédagogie, etc. », je dis OUI… Mais il me semble que pour le moment, on a de meilleures chances d’avancer avec des portions de tâche plutôt qu’avec des 100% en ligne.
« Le bénévolat en ligne » a encore sa place, mais il est clair qu’on ne peut compter que sur cela comme c’est le cas actuellement. On épuise notre monde et on brûle de bonnes ressources, je vous l’accorde.
Ce n’est pas à vous que je vais dire que l’humain reste un humain quand il est « en ligne ». Mais je suis de ceux qui croient (à tort peut-être) que les interventions signifiantes sont renforcies par la présence humaine à des moments-clés (parfois en très grande quantité/qualité) d’une relation pédagogique. Pourquoi ne pas suivre cette piste tout en valorisant le temps passé « en ligne » ?
Merci pour votre commentaire M. Gingras; votre oeuvre (et celle de vos collaborateurs) gagne à être davantage respectée et valorisée indépendamment des réserves que je viens d’émettre !
J’aime bien les dicussions de ce type 😉 Il n’y en a jamais trop …mais nonobstant les commentaires, réserves et critiques que vous faites et pour lesquelles j’acquiesce volontiers , c’est que nous sommes au moins bien d’accord sur le principe que le « en ligne » doit maintenant être comptabilisé dans la tâche. Commençons au moins avec ça.
J’évalue à 35% , mettons 40% le temps que je passe en ligne à développer du contenu et à intervenir avec mes élèves avec qui je suis en classe et que j’amène ou qui vont d’eux-mêmes « en ligne ». Les élèves sont « en ligne » de toute façon même si certains enseignants les retiennent pour ne pas qu’ils y aillent.
Mais que doit-on faire? les laisser aller « en ligne » avec une supervision par dessus l’épaule et un encadrement pédagogique « en ligne » ou les confiner dans une pédagogie que j’oserais peut-être qualifier d’archaïque (le mot est peut-être un peu fort) basée encore sur le papier-crayon et le silence absolu dans les rangs?
Bien sûr que le contact humain de prof à élève est important…mais comme prof en classe quand je suis en classe, j’aimerais bien que mes élèves utilisent une ressource en ligne et qu’ils puissent discuter intelligemment avec une ressource qui se trouve quelque part dans le cyber espace et qui, en même temps, peut m’aider à compléter une activité réseau et accompagner mes élèves dans une recherche , un développement de contenu interactif, etc.
Bref, ce n’est pas tant les exemples que je donne qui sont importants, c’est le fait que tout ce temps pédagogique que nous passons « en ligne » n’est même pas comptabilisé.
Il est dorénavant impossible de gérer physiquement une classe de manière classique et d’intégrer les TIC en même temps dans ce même esprit classique.
Autrement dit, c’est peut-être là que le bât blesse, c’est-à-dire par cette absence de jonction entre ce que nous pourrions appeler l’approche classique mécanique que
nous connaissons tous depuis au moins l’invention de l’imprimerie et cette nouvelle approche numérique interactive en ligne qui se développe elle aussi quotidiennement depuis les 20 dernières années.
Il n’est plus possible d’être responsable physiquement d’une classe et de s’occuper en même temps du développement de contenus numériques pédagogiques.
Oui les élèves se réfèrent à moi en classe physiquement mais à qui se réfèrent-ils « en ligne » lorsque, à 9 hres le matin, ils sont « en ligne » sur Internet dans la classe? Mettons que sur une classe de 25 élèves de 6e année, vous en ayez 8 ou 9 à l’ordi pendant que les autres travaillent à leur pupitre, tout cela en rotation à chaque heure selon le cas. Je gère mes 8 ou 9 à l’ordi de manière numérique et les autres de manière classique…
Souhaitons d’autres interventions sur cette question….
mais ce n’est pas compliqué , il s’agit simplement de créer une jusrisprudence , une première politique en ouvrant ces postes. Je crois que les Autorités sont bien au courant de la problématique, mais ces mêmes Autorités ouvriraient une boîte de Pandore en donnant leur aval à ces postes « en ligne ». .. et tant que cette boîte ne sera pas ouverte, comme vous dites Mario, « On épuise notre monde et on brûle de bonnes ressources »
a+
La discussion est effectivement intéressante, mais votre dernière intervention ne me donne pas « grand chose » à ajouter… Je suis à l’aise avec ce que vous avancez. On va laisser de la place à d’autres points de vue.
Mais avant de faire cela, parlons des « Autorités bien au courant de la problématique ». Tant que cela ?