Des nouvelles de Serge Pouts-Lajus

Par l’entremise du Café Pédagogique, je lis une interview avec notre copain français Serge Pouts-Lajus. On lui demande sur « Savoir CDI » : « Faites-vous une différence entre travail coopératif et travail collaboratif ? »
J’aime bien sa réponse :
« Internet est devenu une « grande salle des profs » où on peut trouver des collègues nombreux, compétents et disponibles avec lesquels échanger en permanence. Si les profs se sont emparés d’Internet aussi vite, c’est parce que Internet leur apportait quelque chose qui leur manquait. Les professeurs sont des travailleurs isolés. Je ne parle pas de l’isolement dans la classe ; celui-là fait partie du métier, c’est sa noblesse et même sa condition. L’isolement qui gêne parfois vient de ce que les établissements scolaires sont de petite taille et que chaque prof a peu de collègues proches de lui. Tout d’un coup, Internet a apporté du souffle, une bouffée d’air, il a offert un vaste espace d’échanges sur lequel on a mis ce mot de mutualisation parce qu’il correspond bien à ce qui s’y passe. Les enseignants ont besoin d’échanger sur leurs pratiques, sur les problèmes à partager, avec d’autres enseignants qui vont pouvoir les aider à trouver des solutions. Internet a apporté un moyen facile pour faire cela. »
Intéressant n’est-ce pas ? Serge se présente comme un observateur et expert conseil au niveau des usages des technologies, des usages à finalité éducative. Dans cet article, il cite un site Web qui s’appelle « atelier BD » qui s’est mérité le Grand Prix RIMA 2002; il en parle dans le contexte de « l’apprentissage vicariant qui consiste à apprendre en regardant d’autres apprendre. » Il explique « que l’apprentissage en classe, par groupes, avec un enseignant et plusieurs élèves, est toujours supérieur à l’apprentissage préceptoral, le cours particulier, avec un enseignant et un seul élève. En voyant les difficultés des autres, leurs erreurs, la façon dont on les corrige, ce qui m’est offert c’est une façon d’anticiper et d’approfondir mon propre apprentissage. »
Et il poursuit par cette affirmation « (…) le travail coopératif, c’est la meilleure façon de devenir autonome. Pour lui, être autonome, c’est être capable de prendre sa part dans un travail collectif. Je trouve que c’est une excellente définition. » Enfin, l’utilisation de l’expression « espaces numériques de travail » conduit au « cycle vertueux dans lequel je me recale sur ma communauté de proximité mais en l’enrichissant de ce que j’ai appris ailleurs. »
Le vocabulaire est différent, mais la réalité décrite est la même : celle où cette phrase de Nietzsche prend tout son sens (comme dans ce billet où Serge apporte la même citation) : « Les idées qui changent le monde arrivent toujours sur des pattes de colombes ».
Difficile de trouver plus douce que cette allégorie… Merci pour ce témoignage Serge.

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