Évidemment, le six décembre, c’est une bonne journée pour les prises de conscience… Le sixième commentaire de ce billet est écrit par un homme qui se « pose des questions, combien d’enfants, même avec l’aide d’un correcteur, peuvent écrire un texte sans fautes ? » De fait, il doutait que derrière Rosalie, il y avait vraiment un p’tit bout de femme de cet âge. Je peux comprendre, si je prends pour acquis qu’il en était à sa première visite sur le site des Petits Carnetiers du Devoir et qu’il n’a pas pris deux minutes pour s’informer du lieu où il était arrivé.
De fait, il m’arrive souvent de rencontrer des personnes qui ne croient pas vraiment que les jeunes écrivent leur texte d’eux-mêmes (et puis, si ce n’est pas le cas toujours et qu’ils sont aidés… qu’est-ce que ça change ?). Sur l’ensemble des huit mille textes de nos environnements des cyberportfolios, il y en a plusieurs qui comportent un niveau de langage « qui ne fait pas notre affaire » et c’est normal, je crois. Les jeunes font cela pour apprendre, justement ! La grosse majorité du temps, les billets ne portent pas le « tampon » texte de qualité. Nous souhaitons tous voir s’améliorer les compétences langagières des jeunes et, pour tout dire, nous sommes assez satisfaits des apprentissages que « l’outil-levier » du carnet Web a permis (il n’a pas tout fait tout seul, on s’entend…).
Mais ce soir, je prends conscience que ce n’est pas qu’une question de niveau de langue. Donner la parole aux jeunes par ce type d’outil de publication est véritablement une révolution…
Après avoir lu la réponse de Rosalie au commentaire du monsieur de tout-à-l’heure, je me suis dit «Quelle profondeur d’esprit !» Ce n’est pas tout. À chaque jour, je reçois par mon agrégateur quantité de billets qui me réjouissent d’avoir pris la décision d’implanter des cybercarnets dans notre école.
Voyons un autre exemple. François en avait parlé, il s’agit de la réaction d’élèves à l’écoutent du témoignage de vie de Yves Laroche. Sur ce billet, un élève résume ce qu’il en a retenu. Il faut lire son texte certes, mais comment ne pas être impressionné des commentaires qui suivent… Même M. Laroche est venu compléter sa pensée.
Autant chez les Petits Carnetiers que sur nos espaces à l’école, plus de deux cent élèves prennent la parole par l’écrit et osent un point de vue, un poème, une prière, objectivent une visite qui les a touchés ou écrivent pour le plaisir d’écrire ou pour inventer un monde imaginaire.
Le plus beau, c’est que nous pouvons vivre ça dans le contexte de l’école… aidés hors des murs de l’école bien souvent !
Quel beau métier que celui de directeur d’école !
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
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Bonjour,
Hier soir, j’ai écrit le mot que vous trouverez reproduit ci-dessous, tout en écoutant le téléjournal et tout et tout et tout, en réponse à Alain Thomas. Lorsque je suis arrivé pour le ‘déposer’, pour le ‘mettre à la poste’…, il s’en était ajouté deux autres entretemps. J’ai donc ajouté ceci en préambule:
« N.B. Le mot qui suit a été écrit avant de prendre connaissance des deux dernières interventions (Rosalie et Clément), auxquelles je ne crois pas nécessaire de réagir (si ce n’est pour saluer Clément, qui est le premier intervenant en cet espace à qui j’aie eu l’occasion et le plaisir de m’adresser – à la fin du printemps dernier). »
Puis revenant, là il y en avait encore un nouveau et très substantiel d’ajouté, celui de Mme Baz. J’ai passé très près, alors, de lui acheminer ce mot (qui suit) à elle seule (son e-mail apparaissant sous/avec son nom). Finalement (j’étais un peu ‘décontenancé’ de l’ambiance en cours), j’ai pensé à venir voir ici sur le Pisteur. C’est là que j’ai considéré que je pourrais y déposer ma dernière réflexion, un peu «à l’abri» (en retrait relatif) du ‘courant’ principal… 🙂
Je dois dire que, moi aussi, j’ai beaucoup d’estime pour la «petite fille» (alias «p’tit bout de femme», aurais-je lu?) qui écrit de petits billets d’une telle profondeur, d’une telle qualité et d’un tel fini. J’ajouterai cependant, pour le ‘bénéfice’ de tout le monde, que, hier encore, sera apparu, à un moment où l’on aurait préféré que ça ne paraisse pas ou que cela paraisse moins, l’immensité ‘séparant’ hommes et femmes, gars et filles. L’organe sexuel les différenciant le plus n’est pas au centre du corps, mais bien au sommet, au faîte de celui-ci: c’est le cerveau. Gars et filles «ne pensent pas pareil». Je l’ai appris à l’université de la bouche d’une amie féministe, qui elle-même venait de l’apprendre d’une des plus grandes féministes au monde. C’est irréductible. Ayant étudié la neuropsy différentielle des sexes, je peux confirmer que ce n’est pas une métaphore. Hommes et femmes ne pensent pas pareil. Et il se trouve que cela s’applique également à ce qu’ils et elles pensent respectivement des hommes et des femmes…, incluant leurs interrelations.
Alors, voilà. C’est ce que j’avais à rajouter. À part le fait peut-être aussi (faisant en cela écho à celui disant être «né» le 22 novembre 1963) que l’«amour de ma vie» est née un 6 décembre et qu’au moment de la tuerie à Polytechnique, nous étions incidemment plus proches qu’à l’accoutumée cette année-là.
[Mot écrit à Alain Thomas, en fin de soirée, hier]
Ta conclusion est en partie logique et sensée, Alain. Car il est exact que le jour où l’on mettrait fin à toute violence, «automatiquement» celle exercée à l’encontre des femmes serait également anéantie. Alors que rien n’assure qu’il y aura[it] moins de violence «cumulative» le jour où il y en aura[it] moins ou où il n’y en aura[it] plus à l’égard des (seules) femmes.
Il demeure qu’aujourd’hui était jour commémoratif de violences dirigées ou ayant été manifestées spécifiquement à l’endroit de femmes (exclusivement). Il reste tout de même 364 autres jours pour discourir à propos des violences autres que celles-là. N’est-ce pas ?
Pourquoi y a-t-il un traitement différentiel de la violence (entre autres), selon qu’il s’agit d’hommes ou de femmes, et pourquoi y a-t-il plus de gars victimes de violence physique que de filles ? Cela ressortit à la différence sexuelle, justement. Tout comme se commettent plus de crimes liés à la violence physique au jeune âge qu’à un âge avancé, de même se commettent plus de crimes empreints de violence physique entre gars ou envers les gars qu’entre filles, de la part de filles ou envers elles. (Pense aux gangs de rue et aux motards criminalisés, par exemple). Si une part de tel état de fait résulte d’une socialisation différente, l’autre part est en relation avec des différences sexuelles inaliénables. Nous, humains, faisons aussi partie du règne animal. Alors, pense au «buck» qui se voit pourchassé inexorablement de manière «privilégiée» chaque automne ou au taureau géniteur de dizaines de milliers de vaches. Il y a des différences de fonctions sexuelles également dans le règne animal dont nous faisons partie. Alors, oui, la guerre existe parce que tout le monde la laisse perdurer, y compris, donc, tout autant les femmes que les hommes. Mais on ne peut par ailleurs se plaindre de ce que plus d’hommes que de femmes aillent ou soient envoyés au front (à l’«abattoir») — il ne semble pas nécessaire d’expliciter pourquoi — et qu’ainsi plus d’hommes que de femmes soient sujets à se faire tuer et qu’ils soient plus nombreux à être victimes de CE type de violence. On ne peut se plaindre de qqch dont le design a préalablement fait l’objet d’un consensus social. Or il n’en va pas ainsi de la violence (physique) faite aux femmes. Il n’y a pas de consensus à propos de (la «pertinence» de) celle-ci. Voilà donc à quoi tient en grande partie l’asymétrie constatée, i.e. la plus grande quantité d’actes de violence (ou d’actes criminels) dont sont l’objet les hommes. Ils y sont «naturellement» ou culturellement (conventionnellement) plus exposés. C’est tout.
Ce que j’ai trouvé de plus «fascinant», de plus significatif et de plus éloquent dans l’ensemble de ce qui a été écrit ci-dessus, c’est un tout petit mot (minuscule) de Rosalie à la toute fin de son billet: «ceux». « Je suis née en 1993 et je veux que ceux qui étaient là en 1989 sachent que je continuerai à défendre leurs idées. »
Pourquoi « ceux » ? Non, ce n’est pas le français… C’est de la sociologie. Lorsqu’on comprendra ce «ceux», a fortiori placé à cet endroit (‘névralgique’), en un tel contexte, on comprendra peut-être ‘Polytechnique’.
Salutations bien reçues M. Beaulé. 😉
Je vous en remercie d’ailleurs beaucoup.
C’est un plaisir de vous savoir toujours attentif à ce qui se passe dans ces nombreux espaces d’écriture.
Méditation sur la détresse et le désarroi
Pensées pour un monde meilleur
Prise de conscience 2
« Pitié pour les garçons »
Page-titre d’un numéro de L’Actualité
il y a très longtemps (entre une douzaine et une quinzaine d’années)
Ma directrice opinait que la souveraineté du Québec
lui paraissait souhaitable, afin que l’homme québécois
redevienne ou se sente plus homme, ou pour qu’il soit considéré tel.
Jusque-là, je ne m’étais pas rendu compte de l’impact suréminent
que pouvait avoir (eu) sur la genèse de la dynamique hommes/femmes
au Québec le fait d’avoir perdu la bataille des Plaines d’Abraham.
L’une des plus grandes et plus utiles ‘Révélations’ de ma vie.
Une ‘grande dame’, donc, ma perspicace directrice.
Nous avons écrit ensemble, dans un livre publié à l’Université Laval,
un article ayant pour titre :
« Franco-Québécois et Québécois des minorités ethniques :
lignes de fracture et de suture »
La prochaine fois, il faudrait que ce soit :
« Québécois et Québécoises : lignes de fracture et de suture »
!…
Une autre grande dame, grandissime féministe devant l’Éternel,
nous avait fait remarquer la différence dans la prise de parole
selon les sexes.
Il est ‘remarquable’, de fait, que ce qu’elle avait observé
correspond à ce qui vient (et continue) de se passer ici
depuis une couple de jours.
L’aptitude à la parole et la prise de parole, c’est deux.
L’un des sexes a l’une plus que l’autre, l’autre investit davantage l’autre.
S’il y a encore des sceptiques…, eu égard à la ‘différence’,
il n’est que de constater ce qui s’est passé ici hier et aujourd’hui.
Alors que l’Événement, eût-on cru, semblait de nature à rassembler
en faisant déplorer à l’unisson une certaine réalité, sont apparues
des dissensions, dont certaines acrimonieuses même.
Et le ‘pire’, c’est qu’il y a du ‘vrai’ dans tous les discours déposés,
peu importe leur tonalité (parfois ‘discutable’).
En tout cas, on ne pourra pas dire que les «petits enfants» de stjo
– dont certaines et certains sont loin d’être de «petits enfants» –
n’auront pas été «initiées» et «initiés» aux «choses de la vie»..