Je me joins à Sébastien et Étienne et à tous ceux qui croient que pelleter par en avant est une bonne façon de se compliquer la vie (et de compliquer celle des autres)…
Ici, là, encore ici et puis là, on rapporte le même message : « La réforme est trop ambitieuse » !
Ils n’en manquent pas une !
Mise à jour du 15 mars : Patrick Lapointe ajoute sa voix à la nôtre. Par contre, Yves Boisvert de La Presse en a résolument contre les pédagogues. Dans un article inaccessible « en ligne », il affirme « ne pas croire dans la vertu de la pédagogie » : «Quand je dis que je ne crois pas à la pédagogie, je veux dire que je ne lui prête pas les pouvoirs magiques des théoriciens. Je veux dire que j’ai mille fois plus confiance dans le talent naturel du prof moyen et dans son amour d’enseigner des connaissances, et non des compétences, que dans les réformes de programmes, de bulletins et autres patentes à gosses pédagogiques.» « Le message passe »… Les enseignants sont contre la réforme et ils ont raison d’être contre. Quelle beau sophisme quand on sait que cette réforme-ci en est une d’enseignants et non de technocrates ! Enfin cet autre article portant sur le dossier de l’approbation des manuels est disponible. Nous ne sommes pas sorties de l’auberge…
Pendant vingt-deux ans, l'école a été mon véhicule pour «changer le monde». J'y ai vécu des années fantastiques où j'ai beaucoup appris des élèves et où je suis allé au bout de certaines idées.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Depuis 2005, mon parcours en entreprises m'a permis d'aider des organisations à mieux prendre le virage numérique et ainsi de bien gérer le changement.
J'avoue être un idéaliste.
Je travaille de manière constructive avec tous ceux et celles qui veulent faire avancer la société !
Un autre véhicule me permet d'intervenir concrètement, celui de la politique. Je milite depuis 2011 à la Coalition avenir Québec et j'occupe actuellement le poste de vice-président Est-du-Québec. Aussi, depuis le 7 mars 2018, je suis le candidat dans Vanier-Les Rivières, en vue des prochaines élections générales au Québec.
On peut évidemment m'écrire pour le travail ou pour la politique.
Billets de mon blogue les plus lus au fil du dernier mois
Rechercher
Commentaires récents
- ClementLaberge dans Les étudiants d’aujourd’hui ont des mimiques de poissons congelés
- Benoit therrien dans Projet Lab-école : il y a foule pour réinventer l’école
- Mario Asselin dans Magic Door suspend ses activités
- Marc dans Magic Door suspend ses activités
- Mario Asselin dans Une semaine après l’attentat de Québec
J’aime bien le choix de l’image. C’est exactement cela: une demande pour pelleter en avant.
Qu’on me démontre qu’on sera mieux équipé pour faire face à la réforme dans un an et je serai réceptif à l’idée. Qu’on m’explique ce qu’on aura fait pendant cette « pause ».
Il aurait fallu s’attaquer, ensemble, à revoir l’organisation scolaire du secondaire pour faciliter l’implantation de la réforme. Or, personne, pas plus les syndicats que le MEQ, n’ont été game de le faire… alors vivons avec et faisons face aux obstacles que nous avons *choisis* de laisser sur notre route.
À moins de s’engager dans une démarche d’une année avec obligation de résultats pour revoir l’organisation scolaire… alors là, je suis partant pour prendre une année pour cela. Mais ce serait vraiment la seule condition!
Ça rappelle la stratégie procrastinatrice des conditions gagnantes… Celle aussi des couples qui attendent de meilleures conditions avant de mettre un enfant au monde… Je ne connais qu’une façon d’avancer : celle de mettre inlassablement un pied devant l’autre en gardant les yeux bien ouverts.
Bonjour
Je discutions avec ma dulcinée de la réforme et surtout du temps d’adaptation nécessaire à un(e) enseignant(e) pour réellement s’imprégner des procédures d’enseignement proposées par la réforme ; nous nous sommes dit qu’un cours universitaire d’une session serait adéquat, donc 9 heures de « travail-étude » par semaine.
Pour faire des chiffres ronds, au secondaire, un tâche pleine équivaut à environ une trentaine d’heures par cycle de 9 (10) jours, donc à environ 15 heures d’enseignement par semaine, non obstant la préparation des cours, les corrections et tout le tralala….
Si on enlève les 9 heures d’étude d’un cours universitaire de cette quinzaine d’heures, il ne reste que 6 heures. Or donc, ce qu’on demande actuellement aux enseignants, c’est d’additionner ce 9 heures d’études et de réflexion à leur tâche.
D’autant plus que la réforme exige une remise en question de ses méthodes d’enseignement, en plus de l’acquisition d’une ± nouvelle pédagogie, est-ce que cela est trop demandé, en temps concret ?
Dans de telles conditions, il n’est pas surprenant que plusieurs s’écrient que la réforme c’est de la schnoutte, que ça ne foncionnera pas, que des études empiriques démontrent que l’apprentissage des élèves se détériore avec le travail par projet et autres propos empreints de crainte, voire de sarcasme…
« des études empiriques démontrent que l’apprentissage des élèves se détériore avec le travail par projet »
Primo, j’attends encore de lire une seule étude qui DÉMONTRERAIT cela. Je n’en connais aucune.
Secundo, s.v.p. arrêtons de confondre la réforme et le travail par projet.
La pensée magique
Je suis un peu beaucoup désabusé de la réaction des syndicats qui demandent le report de la réforme au secondaire. Depuis le 11 février 2004, le programme est publié officiellement, bien qu’en réalité, tout le monde en avait une version qu’il
« des études empiriques démontrent que l’apprentissage des élèves se détériore avec le travail par projet »
Je ne faisais que référer à cet article
Extrait : « Et la recherche contemporaine en enseignement montre que les moyens pédagogiques proposés par la réforme québécoise — notamment la pédagogie de projet — sont loin d’avoir fait leurs preuves. Ils ne produisent pas les effets escomptés sur l’apprentissage des élèves et, là où ils ont été expérimentés et évalués de manière rigoureuse, ils ont été jugés plutôt décevants. »
p.s. : moi pas très d’accord avec cet @rticle.
Le vent de la réforme est irréversible, quoiqu’en disent ses détracteurs. Pour reprendre un cliché, on n’arrête pas le progrès. Et encore moins quand il est global. Bien sûr, le parcours sera cahoteux… mais seulement à cause des dos d’ânes. Et on n’a pas fini d’entendre braire les critiques ! Sans être nonchalant, je ne crois pas qu’il y a lieu de s’alarmer chaque fois que l’on dénonce la réforme.
Mais j’avoue qu’il faut réagir quand la présidente du syndicat parle aux noms de tous les enseignants. Ça, c’est pas une mince affaire. Ceux qui travaillent à l’implantation de la réforme doivent en avoir ras-le-bol des délais.
En tant que parent qui s’implique « dans l’école » et qui prend le temps de superviser les devoirs et les leçons de ses enfants, et de parent qui a connu « le bon vieux temps » du ba-be-bi-bo-bu-Léo a lu, j’avoue que toutes les expériences qu’ont subi les enfants m’ont découragé du système d’éducation.
Encore aujourd’hui, lorsque je regarde les devoirs que l’on donne à mes enfants et leurs cahiers d’exercices, j’ai le goût de hurler. Et je ne parle pas du bulletin (gros « crousse » de soupir).
J’ai donc décidé de prendre le temps de faire des leçons avec mes enfants, de les stimuler pour qu’ils s’amusent à apprendre les tables d’addition et de soustraction, de faire des petites dictées avec eux, etc.
Mais honnêtement, j’aimerais bien que quelqu’un m’explique clairement et simplement en un paragraphe (deux à la rigueur), sans langue de bois, mais sans me prendre pour imbécile non plus, et en évitant soigneusement l’expression « compétence transversale », l’ostensoire de réforme.
Et cette question, si vous saviez à quel point tous les parents que je connais se la posent.
Définition simple, les enjeux, les impacts et est-ce que recommence le tout dans 3 ans? Et surtout, le plus important, pour les enfants, qu’est ce que cela signifie?
Un volontaire? Svp? Pliiiiiiiiize!
Là tu jases Michel ! Je vais essayer de te parler de ce que je vis chez nous, sans prétention. J’ai déjà fait cet exercice (que tu proposes) de décrire la réforme simplement, en peu de mots, mais ici, ça tenait dans plus de deux paragraphes… alors, je synthétise le tout :
Les enjeux :
La réforme vise à compenser pour certaines faiblesses des façons de faire précédentes envers lesquels j’ai toujours eu des réserves. Parmi elles, je dirais les apprentissages peu durables, des élèves pas assez sollicités au plan intellectuel et des tâches qui présentent trop peu de liens entre les matières enseignées et la réalité quotidienne. Tout cela fait que les enseignants doivent constamment recommencer à enseigner les mêmes choses et que plusieurs élèves s¹empressent d¹oublier ce qu¹ils ont appris par c¦ur pour la durée de l¹examen.
Les impacts :
Voici ce que je constate de plus en plus : 1) Les enseignants ont modifié EN PARTIE leur enseignement pour accorder plus d¹importance à ce que l¹élève apprend, à comment il apprend et à comment il utilise ce qu¹il a appris. 2) Parce que les enseignants sont aussi attentifs à ce que les élèves apprennent qu¹à ce qu¹ils enseignent, ils voient autrement leurs élèves et arrivent à mieux les connaître dans leurs façons d’apprendre. 3) Le nouveau programme de formation est progressivement devenu la référence principale et les manuels scolaires ont retrouvé la place qui leur revient c¹est-à-dire celle d¹une ressource parmi d¹autres, celle d¹un support à l¹enseignement. 4) Les élèves vivent très bien le changement et perçoivent l¹école comme un lieu où ils travaillent fort, mais où ils peuvent aussi avoir du plaisir à apprendre. 5) Dans ce contexte, les parents s¹intéressent à autre chose qu¹aux seuls bulletins avec ou sans les notes. Les enseignants leur parlent de ce que leur enfant apprend à l¹école et, avec ses parents, il prend connaissance de ses forces, de ses difficultés et des défis qu¹il doit relever.
N.B. Les devoirs, les leçons, les dictées, les tables et tout le « tra la la », ça peut encore avoir sa place dans une classe qui s’inspire de ce que j’ai écrit plus haut ! En tout cas, chez nous ça existe encore…
Djeault, pour ton information, le texte auquel tu fais référence est taillé en pièces dans Le Devoir d’aujourd’hui, 16 mars.
J’en parle ici:
http://carnets.ixmedia.com/remolino/archives/007859.html
Un des points d’achoppement de l’implantation de la réforme réside justement dans… son implantation qui se déroule parfois bien différemment de ce qu’elle préconise. « Faites ce que je dis, et non ce que je fais! »
À des fins d’économie de temps (on sait qu’il n’y en a pas tant que ça qui a été consacré aux enseignants en cette matière), on a souvent omis de considérer les croyances pédagogiques comme point de départ à l’implantation. Je ne dis pas que c’est facile à faire. Ce n’est pas évident parce que ça vient nous chercher bien plus profondément qu’au plan professionnel.
Qu’est-il arrivé alors? Pour mieux faire passer la pilule, on a fourni des recettes aux gens pour les réconforter. On voulait tellement considérer leurs « connaissances antérieures » (autre belle expression de plus en plus galvaudée!) qu’on en est presque arrivé à leur dire que, dans le fond, la réforme, tout le monde la fait déjà un peu à sa façon! On voulait sans doute de cette façon aller chercher une adhésion des gens mais, on a tellement dillué l’essence du propos qu’aujourd’hui, on se retrouve avec un conditionnement des plus aberrant: les gens associent la réforme à une approche pédagogique, qu’elle soit projet, enseignement stratégique ou autre. Les enseignants ne sont pas cons. Lorsqu’ils entendent de tels propos, ils savent bien que tout un programme ne peut pas résider là-dessus. Mais sur quoi se fonde-t-il alors? Probablement sur rien doivent-ils finir par se dire! Voilà donc une bonne raison de demeurer dans sa bonne vieille paire de bas de laine!
La profondeur qu’on a voulu cacher, de peur qu’elle effraie les gens, se retourne contre nous! Il est grand temps que nous abordions les choses en considérant une perspective un peu plus philosophique en éducation. Apprendre, ça ne se limite pas qu’à l’accomplissement d’une série de tâches…
Excellent commentaire de Stéphane.
On a tellement valorisé « la théorie des petits pas » auprès des enseignants lors de formations qu’on a oublié que le nouveau programme en était probablement un grand. Or, des petits pas, on peut en faire dans toutes les directions, ça ne nous amène pas toujours là où on devrait.
Éditorial de Brigitte Breton dans le Soleil de ce matin (16 mars) : «À la suite des États généraux, il est apparu que l’école devait revoir son curriculum, revenir aux matières de base, faire plus de liens entre elles et diversifier les approches pédagogiques et d’évaluation pour permettre à plus d’élèves d’apprendre et de réussir. C’est tout ça et rien que ça la réforme. Évitons d’y voir une panacée au décrochage scolaire ou d’y trouver tous les défauts pour cacher notre peur du changement.»
Merci mille fois à Mario et Stéphane pour vos explications claires et concises. Permettez que je vous lance une suggestion à tous les deux: que diriez-vous de nous conconcter un petit texte tout simple du genre « La réforme pour les nuls », de quoi il en retourne, les impacts, les enjeux, les défis, ses avantages et ses inconvénients. Un texte tout simple, destiné aux parents qui se posent encore tout plein de questions sur cette reforme à venir. Je me ferais un plaisir d’indiquer dans un chic opuscule de ma connaissance 😉 l’existence d’un tel texte.
Stéphane,
On se fait un petit « lunch » ayant pour thème « La réforme pour les nuls » ? (invitation ouverte à toute personne de bonne volonté bien entendu…)
Mario,
juste pour te donner une idée de l’utilité d’un tel petit guide, au cours de la journée, je me suis amusé à demander à plusieurs personnes ce qu’elles comprenaient de la réforme. Pas une, pas une seule personne ne savaient quelles étaient les enjeux de la réforme.
Réforme ne rime pas avec report!
Suite à des lectures (Benoit (et les autres cité par Benoit), Remolino et Mario (et les nombreux commentaires) un sourir est né sur mon visage fatigué.
Un sourir!?! Oui, voici pourquoi:
1) Pensée magique! En effet, avec des $$ on serait
L’école traditionnelle au secours de la maladie mentale?
Ma lecture et ma participation à ces échanges me fait repenser au reportage que j’ai écouté dimanche soir dernier à RDI à propos de la maladie mentale. Michaëlle Jean recevait un psychiatre, un certain M. Pinard de McGill. Charismatique personnage,…
Y’a aussi des profs qui ne veulent pas remettre à plus tard…
http://www.ledevoir.com/2005/03/17/77191.html
Clément
Ouch… hey ça s’appelle et vlan dans les dents cette lettre sur la démocratie syndicale!
En ce qui concerne la démocratie syndicale.
« … le conseil fédéral ( de la FSE) de la fin février avait voté pour cette sortie publique visant à défiler les enjeux de la réforme ».
Marie-André Chouinard; « Les professeurs ne laisseront pas la réforme s’implanter facilement »: Le Devoir, vendredi 18 mars, p.A2.
À moins d’être président de son syndicat, ou membre de l’exécutif de la FSE l’auteur de la lettre ne pouvait être présent à l’assemblée en question. Si je comprends bien le fonctionnement de la FSE.
« Le Conseil fédéral est l¹autorité suprême de la Fédération. Il est composé de la présidence de la FSE, des présidences des 44 syndicats affiliés et des membres du Comité exécutif. » (source)
Bien entendu, personne, à ma connaissance, n’a jamais nié que la démocratie indirecte ait des limites. En toute bonne foi, je crois qu’on ne peut reprocher ici à la FSE le déficit démocratique de la procédure. Il est inhérent à la démocratie indirecte. On pourrait toujours prétendre que le Conseil fédéral de la FSE est décroché de sa base, mais ça, ça reste à démontrer.
J’ai donc bien l’impression que Mme Fortier va encore garder ses dents… au moins pour quelques temps.