Tout en écrivant…

J’écris actuellement un article pour le Café Pédagogique. En l’écrivant, il me vient l’idée de le faire précéder d’une citation « typiquement Française » pour compenser un peu le fait que ma vision « toute Québécoise » risque de me faire passer pour «celui qui veut donner des leçons» ce qui est loin loin de mon intention.
Et puis, grâce à Sacco, je tombe sur ce texte magistral que beaucoup de mes amis carnetiers ont commenté pendant que je m’étais un peu absenté des débats. J’ai l’embarras du choix…
Je ne choisirai pas la citation que je me propose de copier/coller dans quelques instants, mais sa lecture me rappelle une anecdote que je n’ai pas « bloguée » pendant mon voyage de la semaine dernière. Je venais de terminer une discussion avec des Français où je leur demandais combien de temps dans une année scolaire ils passent à évaluer ? J’étais sur le point de quitter pour l’aéroport avant que mon copain Serge arrive. J’avais remarqué jusqu’à quel point ils aiment « prendre des photos » de ce que leurs étudiants apprennent. Il m’avait l’air de tellement investir de temps dans ces longues « séances de poses » (sans parler de la préparation) que j’en venais à me demander si ça ne pouvait pas expliquer pourquoi ils ont l’impression de manquer de temps pour faire apprendre… À force de regarder leurs jeunes sous toutes leurs coutures… je me disais qu’ils n’ont plus temps pour les laisser cheminer un peu. Je n’ai pas obtenu de réponse, mais j’ai bien vu des yeux en points d’interrogation ! Et puis, je me souviens qu’ils aient quitté la café ou nous étions attablés. Je me souviens aussi d’avoir ouvert mon ordi (les cafés Wi-fi sont légions à Paris) et que le premier texte soumis par mon agrégateur avait été celui-ci… OUF ! J’avais refermé immédiatement, de peur que Gilles ait installé des micros partout en France…
Et puis ce matin je lis ça :
Un mot, un affreux mot, résume une des tares les plus pernicieuses de notre système actuel : celui de bachotage. C’est certainement dans l’enseignement primaire que le poison a pénétré le moins avant : sans l’avoir, je le crains, tout à fait épargné. L’enseignement secondaire, celui des universités et les grandes écoles en sont tout infectés. « Bachotage. » Autrement dit : hantise de l’examen et du classement. Pis encore : ce qui devait être simplement un réactif, destiné à éprouver la valeur de l’éducation, devient une fin en soi, vers laquelle s’oriente, dorénavant, l’éducation tout entière. On n’invite plus les enfants ou les étudiants à acquérir les connaissances dont l’examen permettra, tant bien que mal, d’apprécier la solidité. C’est à se préparer à l’examen qu’on les convie.
Ce n’est pas le sujet de mon article, mais il fallait que je m’arrête quelques minutes de me corriger pour coucher ici cette grosse bouffée d’inquiétude. Oui je suis inquiet que nous également, nous soyons devenus une société de bachoteurs ! Vivement, je dois participer à cette discussion; si ça peut contribuer à faire avancer les choses…

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