J’ai puisé cette affirmation dans l’entrevue menée par François Jarraud au Café Pédagogique en compagnie de l’auteur du livre « L’élève humilié« , M. Pierre Merle, professeur de sociologie à l’IUFM de Bretagne. Son livre a fait l’object de plusieurs articles dont ceux de ARTE et du Journal Le Monde. L’excellente entrevue de François fait ressortir un point de vue que ne s’applique pas qu’à l’école française :
«Le modèle du seul maître à bord appartient au passé. L’école ne peut pas rester en dehors de ce mouvement vers l’égalité des personnes. La promotion des droits des élèves est de plus en plus une nécessité pour parvenir à l’ordre scolaire. Aujourd’hui, ce sont les méthodes autoritaires qui sont source de désordre. Sur le moment, le professeur autoritaire obtient le calme par la terreur. Après, dans l’école et aux alentours, on retrouve des inscriptions vengeresses, des dégradations de matériel, des cailloux dans les lampadaires… (…) La démocratie scolaire n’est pas de même nature que le régime politique démocratique. La classe est certes une « petite société » dans laquelle les droits des élèves doivent être plus présents mais ce n’est pas une démocratie : le professeur n’est pas élu, il doit suivre les instructions officielles et les élèves sont soumis à l’obligation scolaire et même à l’obligation d’apprendre. Le professeur a donc des prérogatives tout à fait légitimes. Seul le développement des droits des élèves permet d’éviter que ces prérogatives soient parfois détournées de leurs missions et aboutissent à des pratiques d’humiliation.»
À méditer…
N.B. Je ne crois pas qu’il faille comprendre le concept d’autorité décrié par M. Merle comme étant celui inspiré par Hannah Arendt («la capacité d’obtenir l’obéissance sans recourir à la contrainte par la force ou à la persuasion par arguments.»), mais plutôt celui que d’aucuns qualifie de plus « classique » («Capacité d’un sujet ou d’un groupe d’obtenir la soumission d’autrui»).
Tags: "Administration scolaire"
Vous avez tout à fait raison.
Je crois que l’autorité au sens de H. Arendt est obtenue par les professeurs qui respectent les droits des élèves. Il s’agit de deux conceptions concurrentes de l’autorité en concurrence dans l’école et pas seulement dans celle-ci mais dans toutes les organisations.
bien cordialement
pm