Les parlementaires ont appris en même temps que la population récemment que la ministre de l’Éducation envisageait pour l’automne 2013 l’implantation progressive de classes de maternelle quatre ans, une par commission scolaire.
« Ces nouveaux services ne seront pas obligatoires. Au cours des prochaines semaines, les commissions scolaires décideront où seront créées les nouvelles classes en ciblant des écoles où l’espace est déjà disponible, puisque aucun argent frais ne sera versé pour la construction de nouveaux locaux. Pour l’année 2013-2014, Québec consacrera 8,1 millions $ à cette mesure. »
Pour ce faire, le gouvernement a besoin de faire adopter un projet de loi qui modifiera la Loi de l’instruction publique de manière à ce que des services d’éducation préscolaires puissent être offerts à des élèves âgés de moins de cinq ans. Cette semaine, quatre jours de consultations particulières et d’auditions publiques ont donc eu lieu sur le Projet de Loi #23 auquel j’ai participé en support au travail de notre députée Nathalie Roy…
Il y aurait beaucoup à dire sur ce que nous avons lu et entendu.
Je me contenterai de reproduire ici le texte à partir duquel la Députée de Montarville a prononcé ses remarques finales, au terme de la consultation, hier après-midi.
Je garde aussi la trace du nom de tous les groupes qui ont défilé devant nous, regroupés selon qu’ils appuient ou non le projet de loi…
Madame la ministre,
Chers(ères) collègues parlementaires,
À la Coalition Avenir Québec, nous l’avons dit d’entrée de jeu, nous ne sommes pas fermés à l’idée d’offrir des services préscolaires aux enfants de 4 ans.
Nous sommes convaincus que le dépistage précoce des problèmes d’apprentissage ou de comportement chez les enfants de quatre ans est important puisque ces problèmes sont des indices qui prédisent, jusqu’à un certain point, le décrochage scolaire.
À l’écoute des représentants de différents groupes qui ont participé à cette consultation qui se termine, nous constatons que les points de vue divergent d’opinions sur le cheminement de ce projet de loi qui nous est présenté par le gouvernement. Chacun des groupes semble défendre ses intérêts… du même souffle que ceux des enfants de 4 ans.
Le milieu scolaire veut du dépistage et des interventions conséquentes dans le milieu scolaire par des services d’éducation préscolaire. Le milieu des CPE souhaiterait que nous considérions davantage l’offre de services éducatifs des établissements de son réseau et souhaite qu’on appuie davantage ses efforts pouvant être faits pour mieux rejoindre les enfants et les parents. En particulier, les 27% qu’il ne rejoint pas actuellement.
À ce stade-ci, nous ne sommes pas plus ouverts au projet de loi que nous ne l’étions; mais nous ne le sommes pas moins. Plusieurs témoignages alimentent notre désir de bien faire pour les enfants issus de familles défavorisées :
- La formation des enseignants au préscolaire ne contenant déjà pas beaucoup de prédispositions à l’intervention à la petite enfance, est-ce bien sage de passer du stade des projets pilotes au déploiement progressif des classes de maternelle 4 ans ?
- Est-ce que les conditions gagnantes réunies dans plusieurs des projets pilotes sont reproductibles ailleurs, dans toutes les commissions scolaires ?
- Ne devrions-nous pas agir comme législateur de manière à ce que les conseils d’établissement se prononcent dans les écoles choisies pour qu’on soit rassuré sur la présence de ces conditions, sur le plan matériel, en particulier ?
- Est-ce que la ministre a fait le calcul de ses prévisions d’allocation (le 5 000$ ou à peu près pour chaque enfant) en tenant compte du ratio de deux intervenants adultes par groupe de quinze enfants, comme nous l’ont recommandé tous les spécialistes des projets pilotes ?
Madame la présidente, la Coalition Avenir Québec n’acceptera pas de voter pour une Loi qui modifiera la Loi de l’instruction publique, sans s’assurer que les enfants âgés de moins de cinq ans au sein des familles québécoises en sortiront gagnants. Voilà où se trouve notre intérêt. Nous allons plaider pour le meilleur intérêt des enfants !
Plutôt «pour» le projet de loi, donc « pro maternelle quatre ans » offert dans des écoles de quartiers défavorisés
- Association des commissions scolaires anglophones du Québec (ACSAQ)
- Association des directeurs généraux des commissions scolaires anglophones du Québec (ADGCSAQ)
- Association des directions générales des commissions scolaires du Québec (ADIGECS)
- Association québécoise du personnel de direction des établissements (AQPDE)
- Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES)
- École St-Zotique
- Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ)
- Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ)
- Conseil supérieur de l’éducation (CSE)
- Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE)
- Université du Québec à Montréal (UQAM)
- Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
- Fédération Autonome de l’enseignement (FAE)
- Association des cadres scolaires du Québec, voir commentaire ci-bas (ACSQ)
Plutôt «contre» le projet de loi
- Association d’éducation préscolaire du Québec (AÉPQ)
- Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE)
- Confédération des syndicats nationaux (CSN)
- Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec
- Conseil québécois des services de garde éducatifs à l’enfance (CQSGEE)
Très critique des programmes ciblés, mais ouvert aux maternelles quatre ans pour tous
Tags: "Administration scolaire" "Coalition Avenir Québec" "La vie la vie en société"
L’Association des cadres scolaires du Québec (ACSQ) a également émis un avis qui a été présenté à cette Commission parlementaire. L’ACSQ considère que la mise en place de certains services éducatifs pour les enfants de moins de cinq ans et issus de milieux défavorisés s’avère un atout fort important pour la lutte contre le décrochage scolaire dans ces milieux. Par ailleurs, ce facteur de protection ne doit pas demeurer dans une coquille vide si nous désirons bénéficier de son efficience. En effet, les acteurs du milieu devront relever de grands défis organisationnels, entre autres le manque d’espace et le recrutement de ressources humaines (enseignants et autres professionnels).
Pour ce faire, l’ACSQ réitère sa volonté de travail en collaboration avec le MELS sur ce dossier ainsi que tous les autres dossiers d’ordre pédagogique et administratif.
Finalement, l’ACSQ désire sensibiliser les membres de la Commission parlementaire que l’atteinte des objectifs passe également par la formation des maîtres, formation qui, actuellement, accorde peu de temps à l’enseignement du préscolaire.
Louyse Trudel, ACSQ
Merci de ce commentaire.
J’ajoute le nom de votre association dans la liste sous la rubrique « Plutôt pour »…
[…] ministre au travers d’un menu législatif qui va dans toutes les directions. Au début mai, j’avais décrit le contexte du dépôt du projet de loi et je maintiens que le dépistage précoce des problèmes d’apprentissage ou de comportement chez […]