Décès du père Jean-Marc Boulé

J’apprends à l’instant le décès du père Jean-Marc Boulé, directeur général et directeur des étudiants du Séminaire Saint-François depuis « toujours ». Je suis stupéfait, compte tenu de ma dernière conversation avec lui qui remonte à janvier dernier, au moment où on venait juste de fêter par une soirée spéciale – et surprise – son 73e anniversaire de naissance, en décembre. Il me disait alors être un peu fatigué et prêt à donner le relais à quelqu’un d’autre au Séminaire, mais jamais je n’aurais pensé que ce aurait été la dernière de mes longues conversations avec lui.

Fait Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2007, Jean-Marc Boulé a été une inspiration pour tous les directeurs d’écoles qui l’ont connu et sûrement une des figures les plus marquantes de l’éducation au Québec. Au moment où le Séminaire Saint-François (SSF) vient de célébrer son 60e anniversaire, la communauté éducative perd son plus grand ambassadeur et je veux ici leur témoigner mes sincères condoléances.

L’intensité de la présence du père Boulé est reconnue par tous ceux qui ont fréquenté l’institution. Tenant du fameux principe que c’est la qualité de la présence qui construit l’encadrement de qualité et la discipline à l’école, ce membre illustre des Capucins (dont le fondateur est Saint François d’Assise) aura marqué la vie de bien des jeunes par son caractère droit et sa poigne solide.

Comme collègue directeur, je ne pouvais obtenir de meilleurs conseils qu’auprès de Jean-Marc, disponible, mais n’aimant pas perdre son temps. Mieux valait se rendre sur place, au Séminaire, à l’occasion d’une partie de basket ou de football et l’entretenir sur les lignes de côté, car il ne manquait pas beaucoup de matchs…

Membre de L’Académie des Grands Québécois de la Chambre de commerce de Québec, Père Boulé commentait souvent l’actualité en éducation et ne se gênait pas pour dire ce qu’il pense. J’ai en tête cette fois où, dans le dossier de la lutte contre l’intimidation à l’école, il avait conseillé au gouvernement de se « mêler de ses affaires » ! « Ne demandons pas au gouvernement ce qui relève de nos responsabilités d’éducateurs », avait-il dit, si ma mémoire est bonne…

Personnage coloré, gentil, mais un brin grognon, je prenais plaisir à le taquiner chaque fois que je le voyais, lui demandant s’il allait enfin laisser la relève agir dans son école, sous-entendant qu’il s’arrangeait pour garder le dernier mot sur tout au Séminaire. Bras croisés et regard sévère, il me répondait que ses gens en place n’avaient déjà plus besoin de lui et qu’il avait des projets en dehors de son école. J’aimais beaucoup nos échanges, sur tout et sur rien.

Si quelqu’un sur terre peut quitter avec la satisfaction du devoir accompli, c’est bien lui.

La tradition sportive du Séminaire Saint-François vient de la volonté du père Boulé de « mettre de la discipline dans l’école », comme il disait souvent. Mais le sport avec le temps était devenu bien plus important que cela. Plusieurs adultes, jeunes et moins jeunes, lui doivent beaucoup et c’est en grand nombre, j’espère, que nous pourrons dans les prochains jours lui rendre un hommage à la hauteur du grand homme qu’il a été.

Pars en paix Jean-Marc. Ton oeuvre est à la hauteur de la devise : Mens sana in corpore sano !

N.B. Article complémentaire : « L’irremplaçable bâtisseur n’est plus ».

Mise à jour du 26 juillet : Aujourd’hui, chapelle ardente jusqu’à 19 h. Demain, je serai présent à célébration commémorative.

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