Journaliste-citoyen

N.B. Ce billet fait partie d’une série qui prend son origine de la «couverture» du 6e Colloque Marcel-Rioux.
Quand j’ai senti le besoin de prendre la parole, comme troisième intervenant de la salle, je me suis présenté. Mes premiers mots sont sortis sans que j’y réfléchisse vraiment : «J’agis ici en tant que journaliste-citoyen», je suis blogueur!»
L’expression était lâchée. J’étais le seul à avoir un ordinateur devant soi et je sentais bien que j’avais été repéré, occupant la deuxième rangée en avant, prise électrique oblige! Je soupçonnais aussi que les responsables du Colloque avaient apprécié que je parle d’eux sur mon blogue. Je me suis probablement dit qu’il valait mieux situer tout le monde tout de suite : il y a quelqu’un ici qui peut rapporter ce que vous dites, mais qui le fait sur le Web à l’aide d’un drôle de média qui s’appelle un blogue. En plus, il le fait de son point de vue, sans code journalistique à proprement dit…
J’ai pensé que c’était la chose à faire que de me présenter ainsi. J’aurais pu choisir dix autres titres. Après que j’ai eu fini de m’exprimer, l’animateur n’a pas repris mes paroles, mais a souligné le fait que mon blogue était facile à repérer par Google. Certains entendaient le mot en se disant que ça leur rappelait vaguement quelque chose, d’autres voyaient une de ces bibittes du Net pour la première fois et plusieurs n’avaient rien à foutre de ce curieux personnage qui ne faisait que pitonner assis en première loge, place normalement occupée par «le zélé» par excellence…
Dans les pauses et au terme de l’activité, j’ai pu constater qu’il valait mieux avoir mis les choses au clair dès le départ. Les nombreuses conversations sur le sujet ont démontré que le phénomène des blogues fait son petit bout de chemin. Celui du journaliste-citoyen est moins évident en apparence, mais j’ai vraiment eu l’impression que les organisateurs du Colloque appréciaient que par le blogue les propos de vendredi dernier puissent connaître une autre vie, si jamais la conversation pouvait se poursuivre. C’est que le rôle des médias a été évoqué pendant les délibérations. En fait, juste assez pour qu’on sente qu’il y aurait eu beaucoup à dire, mais qu’il ne fallait pas tomber sur ce sujet, aucun représentant des médias étant là pour se justifier. C’est comme si on avait parlé dans leur dos…
J’imagine facilement quelques nouveaux blogueurs parmi les gens présents. Des personnes qui ont des choses à dire et qui apprécieraient de pouvoir le faire au contact d’un outil qui provoque les échanges autant qu’il permet de mieux se connaître et résauter. J’ai hâte de voir si certains vont se risquer à poursuivre la conversation ici ou sur l’un des billets issus de ma démarche de journaliste-citoyen.
À suivre…
N.B. Tags pour Technorati : Journalisme

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